Le150e anniversaire de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris en 1871 n’a pas le mĂȘme Ă©cho ni les mĂȘmes enjeux que le centenaire de la Grande Guerre qui s’est achevĂ© il y a deux ans
mars 18, 2021 150 ans de la Commune de Paris Rosa-Luxemburg-Stiftung Le dĂ©but d’un nouveau monde ? Le 18 mars, date du 150e anniversaire de la proclamation de la Commune de Paris, la Fondation Gabriel PĂ©ri Paris et la Rosa-Luxemburg-Stiftung Berlin ont organisĂ© un Ă©vĂ©nement en ligne au cours duquel des historiens et des hommes politiques allemands et français ont discutĂ© de leurs perspectives sur cet Ă©vĂ©nement historique mondial. Les expĂ©riences et l’hĂ©ritage de la Commune ont Ă©tĂ© inscrits dans l’histoire du mouvement ouvrier, mais aussi dans les histoires nationales respectives de la France et de l’Allemagne. Entre les trois panneaux, des documents et des contributions artistiques ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s, tĂ©moignant de l’impact culturel de cet Ă©vĂ©nement historique, qui aujourd’hui n’est trop souvent mentionnĂ© qu’en passant.
Àl’occasion du 150e anniversaire de la Semaine sanglante (du 21 au 28 mai 1871), qui a Ă©crasĂ© la Commune de Paris et mis un terme brutal Ă  ce soulĂšvement
La Ville de Paris va lancer une sĂ©rie d'Ă©vĂ©nements pour marquer le 150e anniversaire de la Commune, Ă  partir du 18 mars, date de dĂ©but du soulĂšvement communards tenus par 50 Parisiens d'aujourd'hui. Le 18 mars, date du premier jour de l'insurrection de 1871, des silhouettes grandeur nature de figures historiques comme Louise Michel ou de personnages inconnus comme la brancardiĂšre Hortense Machu seront dressĂ©es au pied du SacrĂ©-CƓur. Une façon de marquer l'anniversaire du dĂ©but de ce soulĂšvement cinquantaine d'Ă©vĂ©nements jusque fin maiPrĂšs d'une cinquantaine d'Ă©vĂ©nements sont prĂ©vus dans Paris, jusque fin mai, pour rappeler les neuf semaines de la Commune lectures de textes, chansons, confĂ©rences
 La plupart de ces temps forts auront lieu en plein air, en raison du contexte sanitaire, comme cette exposition Ă©laborĂ©e par le comitĂ© d'histoire de la Ville de Paris. Des reprĂ©sentations de thĂ©Ăątre immersif seront organisĂ©es dans l'espace public. Le 2 avril, le procĂšs de Louise Michel sera rejouĂ© par des acteurs dans la mairie centrale, et filmĂ© pour une retransmission en municipalitĂ© y consacre euros, essentiellement en subventions Ă  des associations. C'est justement l'octroi d'une aide aux Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 qui a provoquĂ© une passe d'armes entre droite et gauche lors du Conseil de Paris de fĂ©vrier. Rudolph Granier, Ă©lu LR du 18e, s'Ă©tait insurgĂ© contre une subvention Ă  cette association qui, selon lui, "glorifie les Ă©vĂ©nements les plus violents de la Commune", comme les incendies de l'HĂŽtel de Ville et des cĂ©lĂ©bration, ni commĂ©morationLaurence Patrice, adjointe PCF d'Anne Hidalgo chargĂ©e de la mĂ©moire et du monde combattant, prĂ©cise au JDD qu'il ne s'agit pas d'une cĂ©lĂ©bration ou d'une commĂ©moration, "Ă  la connotation un peu mortuaire", dit-elle, mais "d'Ă©voquer ce moment historique et de lui redonner son sens dans l'histoire de Paris"."Nous voulons montrer l'expĂ©rience de dĂ©mocratie sociale qui a eu lieu pendant ces quelques semaines""Au-delĂ  des violences dans les deux camps, mais qui ont fait des milliers de morts chez les communards [plus de morts lors de l'Ă©crasement de l'insurrection fin mai 1871], nous voulons montrer l'expĂ©rience de dĂ©mocratie sociale qui a eu lieu pendant ces quelques semaines, explique l'adjointe. Les Parisiennes et Parisiens ont pris des dĂ©cisions qui ont encore un Ă©cho aujourd'hui, comme l'Ă©galitĂ© salariale entre femmes et hommes, la sĂ©paration de l'Ă©glise et de l'Etat, la rĂ©quisition de logements libres." Et d'ajouter "Bien souvent, le grand public ne connaĂźt que le nom de Louise Michel, nous voulons faire Ă©merger d'autres personnalitĂ©s."Les 50 silhouettes, dessinĂ©es par l'affichiste Dugudus, joueront le rĂŽle d'ambassadeurs itinĂ©rants dans Paris, puisqu'elles seront accrochĂ©es devant l'HĂŽtel de Ville, la gare de l'Est, etc. Des textes, Ă©crits par l'historien Hugo Rousselle, prĂ©senteront ces communards cĂ©lĂšbres – comme le peintre Gustave Courbet, l'Ă©crivain Jules VallĂšs, le photographe Nadar – ou d'autres et Rimbaud aussiDugudus, 33 ans, a respectĂ© les dĂ©tails historiques des costumes, notamment de gardes nationaux, en lien avec des conservateurs du musĂ©e de l'ArmĂ©e, "jusqu'aux gĂąchettes des pistolets!" Pour les visages, il a cherchĂ© des photos, souvent un clichĂ© unique, celui pris par les forces de l'ordre lors de l'arrestation des insurgĂ©s. Hugo Rousselle et lui ont ajoutĂ© le personnage anachronique de Gavroche et le poĂšte Rimbaud dont on ne sait s'il a participĂ© Ă  la Commune. "Tous sont reprĂ©sentĂ©s avec un cerne noir pour mieux ressortir, dit-il, et en couleur pour les rapprocher de nous."Il y a cinquante ans, l'artiste Ernest Pignon-Ernest installait des pochoirs de gisants Ă  Montmartre pour rappeler la Semaine sanglante. Dugudus veut plutĂŽt mettre en avant "l'esprit festif du dĂ©but de la Commune".
Maisla Commune de Paris a marquĂ© les esprits et sa commĂ©moration en 1886 est le dĂ©clencheur de grandes Ă©meutes Ă  LiĂšge et dans le Hainaut. Lesquelles contribuĂšrent Ă  l’obtention d’une premiĂšre forme de rĂ©glementation sociale. Trois parties dans l'exposition. Dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de Paris, une Rencontre Montreuil 11 mai 2021 Table-ronde dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de 1871, animĂ©e par Gilbert Garrel, prĂ©sident de l’IHS CGT. PrĂ©sentation Dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de 1871, la CGT et l’IHS CGT ont organisĂ© le 11 mai 2021 une table-ronde en prĂ©sence de plusieurs auteur-e-s. Avec la participation de MichĂšle Audin, mathĂ©maticienne et Ă©crivaine ; Ludivine Bantigny, historienne et Roger Martelli, historien, prĂ©sident des Amies et Amis de la Commune de Paris. Regarder et Ă©couter la table-ronde Lire un autre article

LinvitĂ©: Eric Fournier, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© Paris-I. L’évĂ©nement et le livre: 150e anniversaire de la Commune / La Commune n’est pas morte! Usages politiques du passĂ© de 1871 Ă  nos jours, Libertalia, 2013. La discussion: Une commĂ©moration sous Covid en mode mineur pour 2021 (1:30)

Les communistes d’Aubervilliers ont organisĂ© un hommage Ă  la Commune de Paris Ă  l’occasion du 150Ăšme anniversaire de son dĂ©clenchement, le 18 mars 1871. C’est au coin de la rue de la Commune de Paris, face Ă  la poste du centre-ville, que s’est dĂ©roulĂ© cet hommage. AprĂšs avoir Ă©coutĂ© la chanson de Jean Ferrat "La Commune" qu’il avait Ă©crite en 1971 pour les cent ans de la Commune, c’est AndrĂ© Narritsens qui a lu l’intervention du Parti communiste, AurĂ©lie Le Meur, secrĂ©taire de section, Anthony Daguet et Soizig NĂ©dĂ©lec, conseillers municipaux, n’ayant pas pu participer Ă  ce rassemblement pour raisons professionnelles et sanitaires. Puis Albert Prigent, de l’Association des Amis de la Commune, a prĂ©sentĂ© celle-ci. Son site est ici Le rassemblement s’est terminĂ© avec "Le Temps des Cerises" Intervention prononcĂ©e le 18 mars 2021 Ă  l’occasion du rassemblement organisĂ© par la section d’Aubervilliers du PCF Il y a 150 ans, le 18 mars 1871, le peuple parisien, entendant dĂ©fendre Paris, refuse d’ĂȘtre dĂ©sarmĂ© et les femmes de la Butte s’opposent Ă  l’enlĂšvement des canons installĂ©s Ă  Montmartre. La troupe envoyĂ©e pour les rĂ©cupĂ©rer met crosse en l’air. Les quartiers de l’Est et du Centre se soulĂšvent. Adolphe Thiers chef du gouvernement rĂ©actionnaire installĂ© rĂ©cemment dans la capitale pour, selon son expression, la pacifier » s’enfuit Ă  Versailles. Le lendemain le ComitĂ© central de la garde nationale annonce la tenue d’élections pour crĂ©er le conseil de la Commune. Ainsi s’ouvre une pĂ©riode qui va durer 72 jours au cours de laquelle va se dĂ©rouler l’affrontement entre les tenants de l’ordre, vaincus par les Prussiens et qui bĂ©nĂ©ficient dorĂ©navant de leur complicitĂ© contre le peuple de Paris, et ceux qui refusent la capitulation et aspirent Ă  une autre sociĂ©tĂ©. Pour eux, l’instauration d’une Commune, c’est-Ă -dire d’une entitĂ© politique jouissant d’une pleine autonomie est indispensable. DĂšs le 6 janvier 1871 la crĂ©ation d’une Commune Ă  Paris a Ă©tĂ© revendiquĂ©e. La Commune, dans la grande diversitĂ© de ses composantes, va, en effet poser la question d’une autre organisation de la sociĂ©tĂ©. Fin observateur et analyste de l’évĂ©nement, Karl Marx Ă©crit dans La guerre civile en France » que la Commune est l’antithĂšse directe de l’Empire » et que, si l’expression de RĂ©publique sociale » formulĂ©e lors la rĂ©volution de FĂ©vrier 1848 n’exprimait alors qu’une vague aspiration, la Commune entend non seulement abolir la forme monarchique de la domination de classe, mais la domination de classe elle-mĂȘme » La confrontation sera d’évidence brutale et il est significatif que le premier dĂ©cret de la Commune ait Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  la suppression de l’armĂ©e permanente et son remplacement par le peuple en armes. D’autres dĂ©crets suivirent qui concernaient les modes de fonctionnement politiques responsabilitĂ© et rĂ©vocabilitĂ© des Ă©lus, La Commune ne devait en effet pas ĂȘtre un organisme parlementaire mais un corps agissant, exĂ©cutif et lĂ©gislatif Ă  la fois. Parmi les mesures d’organisation sociales et politiques dont la Commune dĂ©cida du principe et commença leur rĂ©alisation on citera la suppression du travail de nuit des ouvriers boulangers, la crĂ©ation d’une commission chargĂ©e d’organiser le transfert Ă  des coopĂ©ratives des ateliers abandonnĂ©s, une rĂ©organisation complĂšte de l’instruction publique primaire et professionnelle dĂ©gagĂ©e de l’emprise religieuse et clĂ©ricale, la gratuitĂ© affirmĂ©e de la fourniture de tous les instruments nĂ©cessaires au travail scolaire, la remise totale des loyers des trois derniers mois, l’abolition des officiers judiciaires notaires, huissiers, commissaires-priseurs, greffiers qui deviennent des fonctionnaires, la sĂ©paration de l’Eglise et de l’Etat, la suppression du budget des cultes. On notera aussi combien la Commune porte les revendications des femmes, envisage l’égalitĂ© salariale, bannit la prostitution, reconnaĂźt l’union libre. Dans un contexte de lourdes menaces, de harcĂšlements constants des Versaillais et alors mĂȘme que les conditions de vie demeurent extrĂȘmement difficiles, la Commune rĂ©alise, en trĂšs peu de temps, une Ɠuvre considĂ©rable. La bourgeoisie ne pardonnera pas son Ɠuvre Ă  la Commune. Elle organisera les massacres de la semaine sanglante et les massives rĂ©pressions dont les dĂ©portations en Nouvelle-CalĂ©donie formĂšrent l’épicentre. Elle dĂ©veloppera la calomnie aussi dont on entend aujourd’hui encore quelques refrains. Les empreintes laissĂ©es par la Commune sont immenses. Dans les imaginaires rĂ©volutionnaires les rĂ©fĂ©rences Ă  la Commune sont trĂšs frĂ©quentes. Ce fut en effet le premier exemple d’une volontĂ© d’émancipation radicale. Un espoir mis en chantier » selon la belle formule de Jean Ferrat. Oui, nous sommes les enfants de la Commune, nous portons haut ses valeurs et ses symboles comme le drapeau rouge qui accompagne ce rassemblement. Nous avons dans Aubervilliers un certain nombre de de noms de lieux qui nous parlent de la Commune, citons dans l’ordre alphabĂ©tique Gustave Courbet, Jules Guesde, Louise Michel, ElisĂ©e Reclus, Edouard Vaillant, Jules VallĂšs, EugĂšne Varlin, Paul Verlaine. Et nous avons aussi cette rue de la Commune de Paris oĂč nous tenons ce rassemblement et qui fut nommĂ©e ainsi pour le 100e anniversaire de la rĂ©volution parisienne. Et nous dirons, en contrepoint de ce qui fut alors fait, et qui se poursuit d’ailleurs Ă  Paris aujourd’hui, que l’actuelle municipalitĂ© ne s’honore pas de son silence. Pour briser ce silence, faisons entendre, en conclusion de ce rassemblement, le cri d’espĂ©rance que portait la Commune VIVE LA COMMUNE !
EXPLIQUEZNOUS - La ville de Paris va cĂ©lĂ©brer jeudi le 150e anniversaire de la commune. Une commĂ©moration qui fait l’objet d’une polĂ©mique. On parle d’un
La Commune de Paris est Ă©crasĂ©e durant la Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871, pendant laquelle prĂšs de 20 000 Communards trouvent la mort. Les survivants sont souvent dĂ©portĂ©s. Une loi d’amnistie est votĂ©e en 1880. La Commune entre dans l'histoire et y laisse sa trace. Dernier Ă©pisode de notre sĂ©rie. Quand Charles Delescluze devient le 11 mai 1871 dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la Guerre de la Commune, il ne sait pas qu’il ne lui reste que quatorze jours Ă  vivre. Il tombera sous les balles le 25 mai 1871 au cinquiĂšme jour de ce qui deviendra dans l’histoire la Semaine sanglante ». Nom donnĂ© Ă  ces sept jours de larmes et de sang, du 21 au 28 mai, nĂ©cessaires aux Versaillais pour reconquĂ©rir Paris et mettre Ă  bas l’expĂ©rience communale. DĂšs la fin mars 1871, alors que la Commune balbutie ses premiĂšres mesures politiques et sociales, le chef du pouvoir exĂ©cutif lĂ©gitime, Adolphe Thiers, se prĂ©pare Ă  mater la rĂ©volte parisienne depuis Versailles. Jusqu’à la mi-mai, des combats sporadiques se dĂ©roulent dans diverses villes de banlieue Issy-les-Moulineaux, Clamart, Neuilly notamment oĂč les FĂ©dĂ©rĂ©s de la Commune perdent progressivement pied. Il faut dire que le rapport de force militaire penche trĂšs fortement en faveur des Versaillais. Si la convention d’armistice signĂ©e avec les Allemands n’autorise que 40 000 soldats français en rĂ©gion parisienne, le chancelier allemand Bismarck, soucieux de dĂ©sarmer Paris, libĂšre 60 000 prisonniers qui viennent grossir les rangs de l’armĂ©e de Thiers installĂ©e au camp de Satory, non loin de Versailles. RĂ©sultat, Ă  la veille de la Semaine sanglante, les Versaillais disposent de 130 000 soldats bien armĂ©s, commandĂ©s par
 le vaincu de Sedan, le marĂ©chal de Mac Mahon. En face, les Communards peuvent thĂ©oriquement aligner les 170 000 membres de la Garde nationale. Mais, en vĂ©ritĂ©, selon un relatif consensus des historiens, seuls entre 20 000 et 30 000 hommes sont rĂ©ellement actifs. Les autres sont trop inexpĂ©rimentĂ©s, voire indisciplinĂ©s ou peu motivĂ©s pour se battre. A quelques notables exceptions prĂšs, tels Dombrowski et Louis Rossel, ils souffrent aussi d’un commandement pas rĂ©ellement Ă  la hauteur. L’étau se resserre progressivement autour de Paris avec la prise par les Versaillais des forts installĂ©s en banlieue. D'ailleurs, devant la menace, un ComitĂ© de salut public a pris le pouvoir le 1er mai au sein du Conseil de la Commune, au grand dam de certains de ses membres. Le 8 mai, l’enceinte fortifiĂ©e de la capitale est fortement bombardĂ©e entre Grenelle et Passy. Ce mĂȘme jour, Thiers adresse une sorte d’ultimatum aux Parisiens en leur demandant de s’affranchir » eux-mĂȘmes des autoritĂ©s de la Commune
 faute de quoi l’armĂ©e passera Ă  l’action. Nous avons Ă©coutĂ© toutes les dĂ©lĂ©gations qui nous ont Ă©tĂ© envoyĂ©es, et pas une ne nous a offert une condition qui ne fĂ»t l'abaissement de la souverainetĂ© nationale devant la rĂ©volte. 
 Le gouvernement qui vous parle aurait dĂ©sirĂ© que vous puissiez vous affranchir vous-mĂȘmes
 Puisque vous ne le pouvez pas, il faut bien qu'il s'en charge, et c'est pour cela qu'il a rĂ©uni une armĂ©e sous vos murs
 
 Si vous n'agissez pas, le gouvernement sera obligĂ© de prendre, pour vous dĂ©livrer, les moyens les plus prompts et les plus sĂ»rs. Il le doit Ă  vous, mais il le doit surtout Ă  la France. Chef du pouvoir exĂ©cutif La Semaine sanglante » Et, de fait, les Versaillais passent Ă  l’action. Le 21 mai, Ă  la suite d’une trahison dans les rangs des Communards, ils entrent dans la capitale via le quartier de Boulogne dĂ©nommĂ© Le point du jour », prĂšs de la Porte de Saint-Cloud. La Semaine sanglante » commence. Alors que les premiĂšres lignes versaillaises tentent d’avancer vers le centre de Paris, derriĂšre, les liquidateurs » massacrent les suspects, hommes, femmes et enfants. Une vingtaine de cours prĂ©vĂŽtales » jugent sommairement les prisonniers et les font fusiller. Ce sera notamment le cas aux Batignolles ou encore devant le PanthĂ©on. En reprĂ©sailles, les Communards prennent en otages les Dominicains d’Arcueil qui seront exĂ©cutĂ©s. Les 22 et 23 mai, les Versaillais avancent lentement mais inexorablement, emportant l’une aprĂšs l’autre les quelque 900 barricades montĂ©es par les FĂ©dĂ©rĂ©s qui se battent Ăąprement. La quasi totalitĂ© de la rive gauche est reprise, Ă  l’exception de la Butte-aux-Cailles 13e qui rĂ©siste. Les Versaillais atteignent la Concorde et le faubourg Montmartre. Le Palais de l’ElysĂ©e est repris dĂšs le 22 au soir. Les grands incendies de monuments de Paris dĂ©butent voir ci-dessous, mais des immeubles d’habitations brĂ»lent aussi, notamment sur la rive gauche rue de Lille et prĂšs de Saint-Sulpice. Le 24 mai, les Versaillais occupent le Palais-Royal et le Louvre. Le Quartier latin est pris le soir et les quelque 700 FĂ©dĂ©rĂ©s qui le dĂ©fendaient sont exĂ©cutĂ©s rue Saint-Jacques. L’archevĂȘque de Paris, Monseigneur Georges Darboy, et cinq autres otages sont fusillĂ©s par les Communards Ă  la prison de la Roquette dans le 11e arrondissement. Les FĂ©dĂ©rĂ©s sont acculĂ©s dans les quartiers de l’Est parisien, mĂȘme si certains Ăźlots de rĂ©sistance tiennent encore dans le 5e et le 13e. Charles Delescluze, dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la guerre, est tuĂ© le 25 mai prĂšs de ChĂąteau-d’Eau
 Le 26 mai, c’est l’épisode de la rue d’Haxo 52 personnes, dont 11 prĂȘtres, dĂ©tenues Ă  la prison de la Roquette sont fusillĂ©es par les Communards. Au total, durant toute la semaine sanglante, environ une centaine d’otages seront exĂ©cutĂ©s par les FĂ©dĂ©rĂ©s. Le 27 mai, la fin est proche. Les Communards ne tiennent plus que le nord-est parisien. Les combats sont atroces, notamment au cimetiĂšre du PĂšre Lachaise oĂč environ 200 Communards sont rĂ©fugiĂ©s. On se bat Ă  l’arme blanche entre les tombes. 147 FĂ©dĂ©rĂ©s seront fusillĂ©s le dos au mur qui porte maintenant leur nom et qui est devenu le lieu emblĂ©matique pour la cĂ©lĂ©bration de la Commune. Enfin, le 28 mai, c’est la fin. Les derniĂšres barricades de Belleville tombent. Les Versaillais nettoient » le quartier ! EugĂšne Varlin, cĂ©lĂšbre militant socialiste, membre de la premiĂšre internationale », est exĂ©cutĂ©. Un lourd bilan Humainement, le bilan de la Semaine sanglante est dĂ©sastreux. Il n’y a pas de rĂ©el consensus parmi les historiens pour chiffrer le nombre exact des morts mais, globalement, on estime qu’entre 3 000 et 5 000 fĂ©dĂ©rĂ©s sont morts au combat et qu’environ 20 000 autres ont Ă©tĂ© massacrĂ©s. Par exemple, en 1897, un charnier de 800 communards est retrouvĂ© dans le quartier de Charonne. Bien souvent, les exĂ©cutions avaient lieu Ă  la mitrailleuse
 En comparaison, du cĂŽtĂ© des Versaillais, il y aurait eu entre 500 et 800 tuĂ©s et 5 000 blessĂ©s. Mais aprĂšs les exĂ©cutions immĂ©diates il y a eu les arrestations et les dĂ©portations de Communards. Au total, environ 43 000 personnes hommes, femmes et enfants sont arrĂȘtĂ©es. Elles ont Ă©tĂ© internĂ©es au camp de Satory dans des conditions sanitaires effroyables. Des Ă©pidĂ©mies se dĂ©veloppent et des dizaines de dĂ©tenus sont abattus pour tentative d’évasion. Plusieurs milliers de ces prisonniers sont envoyĂ©s dans les ports de l’ouest Brest, Cherbourg, etc. oĂč ils sont parfois internĂ©s sur des bateaux
 Bref, la rĂ©pression est fĂ©roce. DĂ©portations et amnistie Surtout qu’à tout cela s’ajoutent les sanctions judiciaires. Le 22 mars 1872 est votĂ©e une loi autorisant le transport en Nouvelle-CalĂ©donie des Communards condamnĂ©s aux travaux forcĂ©s. Vingt convois se succĂ©deront entre la France et l’üle entre 1872 et 1878, avec un total d’environ 3 800 dĂ©portĂ©s
 dont Louise Michel. Au total, aprĂšs la Commune, selon un rapport du gĂ©nĂ©ral Appert, on dĂ©nombre 46 835 individus jugĂ©s dont 23 727 non-lieux, 10 137 condamnations, 3 313 condamnations par contumace, 2 445 acquittements et
 7 213 refus d’informer ». Sur les 95 condamnations Ă  mort, 25 seront effectives, dont Louis Rossel. On estime Ă©galement que prĂšs de 6 000 Communards ont rĂ©ussi Ă  fuir Ă  l’étranger, notamment en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne. MalgrĂ© de nombreuses tentatives, engagĂ©es dĂšs 1872 - dont une Ă©manant de Victor Hugo -, l’amnistie pour les Communards ne sera vraiment votĂ©e qu’en 1880. Les exilĂ©s et dĂ©portĂ©s pourront alors revenir en France. Cependant, cette amnistie ne sera pas totale, et environ 10 000 Communards ne pourront pas en bĂ©nĂ©ficier. Les grands incendies de monuments parisiens De cĂ©lĂšbres monuments de Paris mais aussi des immeubles d’habitations ont Ă©tĂ© dĂ©truits durant la Semaine sanglante. Soit parce que les Communards ont allumĂ© des foyers d’incendie en reprĂ©sailles ou pour retarder l’avancĂ©e des Versaillais, soit du fait des bombardements, notamment sur la rive gauche. Le palais des Tuileries, le palais de Justice gothique, l'HĂŽtel de Ville hĂ©ritĂ© de la Renaissance, le Palais-Royal et le palais d'Orsay oĂč siĂ©geait alors la Cour des Comptes sont au nombre des monuments les plus emblĂ©matiques partis en fumĂ©e. L’HĂŽtel de Ville avait Ă©tĂ© achevĂ© en 1628 sous le rĂšgne de Louis XIII. Des Communards l'ont incendiĂ© le 24 mai. Il contenait les archives et la bibliothĂšque de la ville
 parties en fumĂ©e. Il en va de mĂȘme des deux collections de l’état civil parisien antĂ©rieur Ă  1860. La premiĂšre Ă©tait archivĂ©e au sein de l’HĂŽtel de Ville, la deuxiĂšme au sein du palais de Justice. AprĂšs la Commune, l’HĂŽtel de Ville a Ă©tĂ© entiĂšrement reconstruit entre 1874 et 1882. Ce ne sera pas le cas du palais des Tuileries
 Ă  jamais disparu. D'autres monuments ont Ă©chappĂ© de peu aux flammes. Il en va ainsi des Archives nationales, sauvĂ©es par le Communard Louis- Guillaume Debock ; du Louvre, de de la Sainte-Chapelle, dĂ©jĂ  arrosĂ©e de pĂ©trole, de Notre-Dame oĂč un dĂ©but d’incendie fĂ»t Ă©teint par des internes de l’hĂŽpital de l’HĂŽtel Dieu, installĂ© Ă  cĂŽtĂ© de la cathĂ©drale
 La postĂ©ritĂ© de la Commune Incontestablement, malgrĂ© sa briĂšvetĂ©, la Commune a laissĂ© une trace dans l’histoire, notamment dans celle du mouvement ouvrier. Le philosophe Karl Marx - qui a rĂ©digĂ© l’ouvrage La guerre civile en France », Ă  propos de l’épisode communard - a maintes fois Ă©voluĂ© dans son apprĂ©ciation de la Commune. Avant son dĂ©clenchement, il n’y croyait pas, demandant aux ouvriers de mieux se prĂ©parer au prĂ©alable. Puis il sembla se rallier et se montra admiratif devant le courage des insurgĂ©s
 avant in fine de modĂ©rer l’aspect socialiste » de la rĂ©volte. Outre qu'elle fut simplement la rĂ©bellion d'une ville dans des circonstances exceptionnelles, la majoritĂ© de la Commune n'Ă©tait nullement socialiste et ne pouvait pas l'ĂȘtre. Avec un tout petit peu de bon sens, elle eĂ»t pu cependant obtenir de Versailles un compromis favorable Ă  toute la masse du peuple, ce qui Ă©tait la seule chose possible alors. À elle seule, la rĂ©quisition de la Banque de France eĂ»t mis un terme dĂ©cisif aux fanfaronnades versaillaises ». Karl Marx MĂȘme si elle n’était pas marxiste », la Commune a cependant influencĂ© certains Ă©vĂ©nements du XXe siĂšcle ; la rĂ©volution russe de 1917, la RĂ©publique espagnole, voire la Chine communiste de Mao. En tout Ă©tat de cause, la Commune est inscrite dans la mĂ©moire du mouvement ouvrier. En 1936, peu aprĂšs la victoire du Front populaire, un immense cortĂšge est montĂ© au Mur des FĂ©dĂ©rĂ©s au PĂšre-Lachaise pour rendre hommage aux Communards. Une tradition du recueillement qui perdure encore aujourd’hui. Pour en savoir plus Les 150 ans de la Commune l'origine 1/5 Les 150 ans de la Commune les lieux emblĂ©matiques 2/5 Les 150 ans de la Commune les figures incontournables 3/5 Les 150 ans de la Commune les racines de rĂ©formes audacieuses 4/5
Depuisplusieurs mois, le membre du collectif qui organise ces Ă©vĂ©nements planche sur la programmation du 150e anniversaire de la Commune de Paris en IsĂšre. Elle s’étend sur trois mois, du 18 mars au 25 mai. Soit la durĂ©e de la pĂ©riode insurrectionnelle qui a secouĂ© Paris en 1871. Un collectif a organisĂ© une sĂ©rie
EvaZesir Cette annĂ©e, nous cĂ©lĂ©brons les 150 ans de la Commune de Paris. Le moment oĂč un gouvernement socialiste rĂ©volutionnaire extrĂȘme gauche a pris le contrĂŽle de Paris. AprĂšs avoir perdu la guerre avec la Prusse en 1871, les Parisiens prirent le gouvernement de leur ville en crĂ©ant leur propre autoritĂ© indĂ©pendante du 18 mars au 28 mai 1871. Pendant ce temps, les tendances fĂ©ministes, socialistes et anarchistes ont jouĂ© un rĂŽle important. Kouka Esper HEC Les communards voulaient instaurer une social-dĂ©mocratie trĂšs progressiste. Leurs principaux objectifs Ă©taient de sĂ©parer l’église de l’État, d’abolir l’exploitation des travailleurs, d’annuler le loyer pendant le siĂšge et de laisser les employĂ©s reprendre une entreprise abandonnĂ©e par son propriĂ©taire. Le 21 mai, l’armĂ©e française est entrĂ©e Ă  Paris et Ă  ce que nous appelons aujourd’hui La semaine sanglante ». Les rues de la ville coulaient dans le sang des communards. Plus de 20 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es. C’était la fin de la Commune de Paris
 mais nĂ©anmoins, jusqu’à aujourd’hui, son influence politique et sociale est encore dĂ©battue. La semaine derniĂšre, c’était exactement 150 ans depuis La semaine sanglante
 et c’est pourquoi, le collectif parisien Black Lines » s’est rĂ©uni avec l’association le MUR 93, Ă  la rue de la Fontaine au Roi, pour rendre hommage Ă  leurs hĂ©ros. One Max Lask Notre ami Sigismond Cassidanius dĂ©crit ce groupe comme suit Les Blacks Lines, une peinture promĂ©thĂ©enne de la citĂ© Quand on mentionne le collectif Blacks Lines, il faut convoquer la figure tutĂ©laire de PromĂ©thĂ©e et donc la politique. Car le geste du titan en dĂ©robant le feu Ă  Zeus pour le donner aux hommes, est comparable Ă  celui des LumiĂšres ; de l’illumination des consciences. Le hĂ©ros confie Ă  l’humanitĂ© transie dans ses prĂ©jugĂ©s, la lumiĂšre et la chaleur qui leur manquait. Il Ă©veille leur mentalitĂ© au fait que leur destin est grĂ©gaire, que l’union fait la force. Le collectif s’est formĂ© sur ce pacte entre la peinture et la prise de parole politique. Depuis 2016 et leur premier mur rue Ordener, les Blacks Lines ont abordĂ© les thĂšmes de la rĂ©sistance Ă  l’oppression, de l’écologie, de l’hiver jaune, du de La Commune et de La Palestine tout rĂ©cemment. Le collectif s’est dĂ©veloppĂ© atour du noyau fondateur, Itvan K. et Lask du TWE crew. Il s’est naturellement enrichi des membres de cette Ă©quipe Kraco, Kwim, Marmz, Zoyer et puis Fred Team, Macadam, Tay Aguillar, HĂ©cate, Lomo Zano, AurĂ©lien Ramboz, Paddy, Bricedu, etc. Raphe HEC Djalouz ReaOner Caligr_One Samedi20 mars – 10 heures. En dĂ©pit des incertitudes sur l’autorisation de la manifestation et de leurs libertĂ©s de mouvement, les militants se sont rassemblĂ©s par centaines place Gambetta dans le 20e arrondissement de Paris, pour fĂȘter le premier gouvernement ouvrier de l’histoire de l’humanitĂ©. Ils sont descendus vers la porte
Skip to content Podcast Play in new window DownloadS'abonner Google Podcasts Stitcher RSS MoreL’invitĂ© Eric Fournier, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© Paris-I L’évĂ©nement et le livre 150e anniversaire de la Commune / La Commune n’est pas morte! Usages politiques du passĂ© de 1871 Ă  nos jours, Libertalia, 2013. La discussion Une commĂ©moration sous Covid en mode mineur pour 2021 130 Les premiĂšres commĂ©morations de 1880-1881 250 La naissance du “mur des fĂ©dĂ©rĂ©s” 500 CommĂ©morer ailleurs? 720 Les bolcheviks et la Commune 935 Le cinquantenaire de la Commune au temps de la division SFIC-PCF / SFIO 1215 Les lectures rĂ©ductrices de la Commune dans la mĂ©moire communiste 1540 Une mĂ©moire plus unie au temps du Front Populaire 1930 La Commune, hantise de Weygand en 1940 2205 Doriot et la Commune 2435 Mai 68, rĂ©activation de la Commune 2800 Un centenaire politisĂ© et conflictuel en 1971 2915 Pourquoi Pompidou n’était pas au Mur des FĂ©dĂ©rĂ©s lors du centenaire 3030 Une mĂ©moire qui tend Ă  se banaliser depuis les annĂ©es 1980 3250 La rĂ©activation de discours “Versaillais” dans les annĂ©es 2000 3440 Les enjeux politiques de la commĂ©moration en 2021 3610 Les conseils et rĂ©fĂ©rences citĂ©es dans l’émission par ordre alphabĂ©tique Marc CĂ©sar, Laure Godineau dir., La Commune de 1871 une relecture, Grane, CrĂ©aphis, 2019. Jordi Brahamcha-Marin et Alice De Charentenay, La Commune des Ă©crivains. Paris, 1871 vivre et Ă©crire l’insurrection, Paris, Gallimard, Folio classique », 2021. Michel Cordillot, La Commune 1871 collection Maitron Quentin Deluermoz, Communes. Une traversĂ©e des mondes au XIXe siĂšcle, Paris, Seuil, 2020. Madeleine RĂ©bĂ©rioux, “Le mur des fĂ©dĂ©rĂ©s”, in P. Nora dir., Les lieux de mĂ©moire. Jacques Rougerie, ProcĂšs des Communards, Paris, Julliard, coll. Archives », 1964. Edith Thomas, Les pĂ©troleuses, Paris, Gallimard, “Folio histoire”, 2021 [1964], prĂ©face de ChloĂ© Leprince.
Ce18 mars 2021 marquera le 150e anniversaire de la proclamation de la Commune de Paris, premier gouvernement ouvrier de l’histoire. Pour l’historien (rĂ©actionnaire) Pierre Nora, il n’y a pas lieu de commĂ©morer la Commune dans la mesure oĂč la « mĂ©moire ouvriĂšre » est depuis longtemps « morte dans son inspiration PubliĂ© le 17/03/2021 par PCF Ce 18 mars marque le dĂ©but de la Commune de Paris, qu’il nous revient de fĂȘter allĂ©grement pour ce qu’elle fut, une expĂ©rience unique oĂč le peuple de Paris a pris en main son destin pour vivre l’expĂ©rience d’une RĂ©publique dĂ©mocratique, Ă©galitaire et sociale, une RĂ©publique pour le peuple, par le peuple. Et puisqu’il s’agit du 150e anniversaire de cette sĂ©quence essentielle, constitutive de l’Histoire de la Capitale pendant les 72 jours qu’a durĂ© la Commune, de mars Ă  fin mai de cette annĂ©e 2021 la ville de Paris va vivre au rythme de la mĂ©moire de ces Ă©vĂ©nements. Une programmation riche soutenant une multitude d’initiatives associatives et culturelles invite les Parisiennes et les Parisiens Ă  mieux connaitre, ou mĂȘme Ă  dĂ©couvrir cette histoire, dans les arrondissements, dans les rues oĂč l’insurrection fut vĂ©cue intensĂ©ment. Si nous en doutions, au regard des crispations et vocifĂ©rations de la droite parisienne Ă  l’annonce de cette commĂ©moration par la Ville, la prise de pouvoir du peuple, pendant ces journĂ©es de 1871, par sa transformation radicale du rapport de classe, reste une brĂšche rĂ©volutionnaire encore d’une puissante actualitĂ©. Forts de l’énergie de leur dĂ©sespoir Ă  la suite d’un siĂšge qui les a affamĂ©s, meurtris, les plus humbles des Parisiennes, les ouvriers, le monde du travail, refusant la reprĂ©sentation nationale monarchiste, ont rĂ©ussi Ă  faire naĂźtre et vivre un projet politique organisĂ© et collectif, un espoir au service de l’amĂ©lioration de leurs conditions de vie, avec des dĂ©crets d’une telle modernitĂ© qu’ils sont en total rĂ©sonance avec beaucoup de nos revendications d’aujourd’hui. Le projet de sociĂ©tĂ© des communardes et communards s’appuyait sur l’aspiration Ă  une dĂ©mocratie directe avec des Ă©lus lĂ©gitimes, associant des femmes en responsabilitĂ©s, l’égalitĂ© entre femmes et hommes, Ă©galitĂ© des salaires aussi. Les femmes furent d’ailleurs trĂšs impliquĂ©es dans la Commune de Paris. Louise Michel, bien sĂ»r, mais de nombreuses autres que cet anniversaire un peu partout mettra Ă  l’honneur. La Commune de 1871, c’est aussi des expĂ©riences d’autogestion, la santĂ© accessible Ă  toutes et tous, l’école gratuite et laĂŻque, la sĂ©paration de l’Église et de l’État, ou encore la rĂ©quisition des logements vacants pour les plus dĂ©munis, la citoyennetĂ© offerte aux Ă©trangers, etc. Alors oui ce fut bien sĂ»r - les conservateurs d’aujourd’hui s’en effraient encore - aussi des Ă©pisodes violents, des Ă©difices brĂ»lĂ©s, des membres du clergĂ© tuĂ©s. Mais violences et exactions s’exprimĂšrent autant et mĂȘme plus dans la rĂ©pression. On le sait, les communardes et communards, les meneuses et meneurs comme les anonymes ont payĂ© cher, au terme des 72 jours, avec les exĂ©cutions de la semaine sanglante », sans compter toutes celles et tous ceux arrĂȘtĂ©s et dĂ©portĂ©s. La Commune, aussi brĂšve fut-elle, laminĂ©e au final par la revanche meurtriĂšre des rĂ©actionnaires tous unis contre le peuple de Paris, a nĂ©anmoins donnĂ© Ă  espĂ©rer pour des gĂ©nĂ©rations un possible d’un collectif rĂ©volutionnaire. Elle a nourri, et nourri encore, l’imaginaire du mouvement ouvrier en France et bien au-delĂ . À l’époque dĂ©jĂ  les gouvernants espagnols s’inquiĂ©taient que des villes comme Barcelone ou Madrid ne s’en inspirent, et bien sĂ»r la RĂ©publique espagnole s’est nourrie de cette inspiration. On put voir ensuite, dans les Brigades internationales, fiĂšrement engagĂ© un bataillon Louise-Michel, un bataillon de La Commune rassemblant des communistes français avec Rol-Tanguy Ă  sa tĂȘte et montrant combien la Commune Ă©tait notre hĂ©ritage. La libĂ©ration de Paris en aoĂ»t 1945, dans son engagement populaire, se souvenait encore du courage des communards
 Alors, la Commune de Paris, en 2021 plus que jamais, alors que nous vivons l’agonie d’un capitalisme moderne mĂȘme plus capable d’assurer la survie de toutes et tous pour les exploiter, fĂȘtons-la, oui, pour mieux nous en inspirer ! Tout le programme des 150 ans de la Commune de Paris est accessible sur Et, au final, retrouvons-nous pour une grande manif convergeant vers le mur des FĂ©dĂ©rĂ©s le 28 mai prochain. Laurence Patrice, adjointe PCF Ă  la Maire de Paris, en charge de la mĂ©moire et du monde combattant Lien de l’évĂ©nement. Etle 150e anniversaire de la Commune, commĂ©morĂ© ce printemps 2021, est l’occasion de cĂ©lĂ©brer les racines de la RĂ©publique et d’honorer celles et ceux qui ont combattu pour la voir naĂźtre. En effet, il y a 150 ans, entre le 18 mars et le 28 mai 1871, a Ă©clatĂ© une rĂ©volution politique et sociale qui a marquĂ© et inspirĂ© l’histoire. En quelques semaines, la
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