BrochĂ©â : â 167 pages. ISBN-10 â : â 2764008414. ISBN-13 â : â 978-2764008416. Poids de l'article â : â 240 g. Dimensions â : â 15.2 x 1.2 x 22.7 cm. Classement des meilleures ventes d'Amazon : 1,345,403 en Livres ( Voir les 100 premiers en Livres) 81 en Savoir-vivre. 1,231 en Guides des bonnes maniĂšres.
Chers fans de CodyCross Mots CroisĂ©s bienvenue sur notre site Vous trouverez la rĂ©ponse Ă la question De maniĂšre courtoise en usant les bonnes maniĂšres . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous nâouvrirons ici que les rĂ©ponses correctes Ă CodyCross Transports. TĂ©lĂ©chargez ce jeu sur votre smartphone et faites exploser votre cerveau. Cette page de rĂ©ponses vous aidera Ă passer le niveau nĂ©cessaire rapidement Ă tout moment. Ci-dessous vous trouvez la rĂ©ponse pour De maniĂšre courtoise en usant les bonnes maniĂšres De maniĂšre courtoise en usant les bonnes maniĂšres Solution POLIMENT Les autres questions que vous pouvez trouver ici CodyCross Transports Groupe 105 Grille 2 Solution et RĂ©ponse.
Lesbonnes maniĂšres : la table. « Si on distribue des serviettes, pose la tienne sur ton Ă©paule gauche ou sur ton bras. Si tu tâattables avec des gens de qualitĂ©, ĂŽte ton chapeau mais veille Ă ĂȘtre bien peignĂ©. Ă droite le gobelet et le couteau, Ă gauche le pain. Ne plonge pas le premier tes mains dans le plat que lâon vient de
Avec lâaugmentation du parc automobile français la courtoisie au volant nâa jamais Ă©tĂ© autant au cĆur des discussions. De nombreux accidents de la route bien quâil nây ait peu de gravitĂ© sont souvent Ă lâorigine de petits conflits de courtoisie entre les automobilistes. Voici un petit article qui va vous rappeler les rĂšgles de bonne conduite Ă tenir lorsque lâon roule volant de sa voiture. Double file, ne pas se garer ou gare Pour commencer la premiĂšre des courtoisies et de respecter le code de la route et les usagers qui comme vous nâaime pas forcĂ©ment conduire en centre-ville. Lorsque vous avez envie de vous garer et que vous nâavez la place que sur une double file, il vaut mieux ĂȘtre courtois et passer son chemin. Si vous passez outre cette rĂšgle, vous manquerez de respect aux autres usagers et seriez en incivilitĂ©. Peu importe la raison pour laquelle vous souhaitez vous garer en double file nâoubliez pas que vous nâĂȘtes pas le seul et que si tout le monde le fait en mĂȘme temps plus personne ne pourra alors rouler. Sachez que le code de la route interdit de se garer en double file et quâen cas dâinfraction lâamende peut sâĂ©lever jusquâĂ 135 âŹ. Veuillez consulter Trop de klaxons tuent le klaxon Pour les fous du klaxon, nous rappelons Ă©galement que peu importe le lieu lâheure oĂč lâendroit lâusage de son klaxon reste uniquement adapter pour prĂ©venir dâun danger. Il ne peut en aucun cas ĂȘtre utilisĂ© pour saluer quelquâun ou pour le faire avancer plus vite. Lâamande en cas dâusage intempestif de lâavertisseur sonore est de 35 âŹ. Il vaut mieux se le rappeler, car certains policiers ont la main lourde. Pensez aux piĂ©tons Lorsque lâon est conducteur, on est dans sa voiture et on est plus ou moins protĂ©ger ce nâest pas le cas de tous les usagers de la route et notamment des piĂ©tons. MalgrĂ© le fait que tout le monde soit pressĂ©, il faut toujours respecter les passages cloutĂ©s les feux rouges afin de ne pas mettre en danger la vie dâautrui. En France, de nombreux piĂ©tons sont fauchĂ©s chaque jour et beaucoup meurent des suites de leur blessure. Enfants-parents personne ĂągĂ©e, tout le monde est concernĂ© et il faut donc lever le pied. La discothĂšque dans sa voiture Tout le monde aime la musique et personne ne vous le reprochera, mais il est complĂštement inutile dâavoir trop de sons dans sa voiture, car Ă part dĂ©ranger des usagers de la route ou le voisinage cela ne rime Ă rien. Dans une voiture, vous avez besoin de toute votre concentration et si la musique couvre le bruit et klaxonne des autres usagers vous ne serez pas averti en cas de danger et tu pourrais subir ou provoquer un accident. Pour votre information Bonne maniĂšre, dans le bus câest Ă©couteur et pas enceinte Bluetooth Ă fond Personne nâaime les embouteillages Personne nâaime les embouteillages, câest une Ă©vidence, mais câest Ă ce moment-lĂ quâil faudra ĂȘtre le plus courtois. Si tout le monde essaie de passer le premier, on ne sâen sort pas et ce sont souvent les gestes de civisme qui font que les bouchons sâattĂ©nuent au fur et Ă mesure de la journĂ©e. On ne peut pas Ă©viter les heures de pointe, ils vont, il vaut donc mieux les subir sans en rajouter. Plus on est courtois plus vite, on rentre chez soi. Venez dĂ©couvrir Ă©galement nos modĂšles antivol voiture
MaisĂ l â heure actuelle, de nombreuses jeunes filles trouvent malheureusement que les bonnes maniĂšres sont ennuyeuses ou dĂ©passĂ©es. Au lieu de se sentir choyĂ©es, elles se sentent infĂ©rieures. Il nâen est rien ! Pour une femme, rien ne la rend plus spĂ©ciale que dâĂȘtre traitĂ©e avec affection par lâhomme quâelle aime.
Download Free PDFDownload Free PDF2008BĂ©atrice FRACCHIOLLAThis PaperA short summary of this paper37 Full PDFs related to this paper
BONNESMANIĂRES ET PROVERBES MĂDIĂVAUX ITALIENS 379. on peut compter des dictons concernant la façon de se tenir Ă table8 ; par exemple, on ne doit pas faire des gestes impolis ou avoir des maniĂšres grossiĂšres, comme mettre les doigts dans son nez et sembler rustre9 ; il ne faut pas appuyer les coudes sur la table pendant le repas, il faut
PinterestExploreWhen autocomplete results are available use up and down arrows to review and enter to select. Touch device users, explore by touch or with swipe Pins 31wCollection by VanelissaLearn French FastLearn To Speak FrenchBasic French WordsFrench PhrasesFrench Language LessonsFrench LessonsFrench TeacherTeaching FrenchFrench CafeFrench GrammarFranceTransmissionBrainLifestyleFrench TipsTe QuieroBlue PrintsEmilie ALes bonnes maniĂšresDresser TableLecturesEtiquetteLearnersA TablePreschoolKnowledgeBooksAAMLes bonnes maniĂšresLearning LanguagesForeign LanguagesTeaching CultureTable MannersFrench ClassroomParis PhotosBonnes maniĂšresLittle AppGood MannersFrench LanguageManger correctement ... Des huĂźtresHigh School FrenchFrench ClassFrench PracticeReading BoardsFrench WorksheetsPetit cours de bonnes maniĂšres Ă tableAAMLes bonnes maniĂšresFrench QuotesFrench Language LearningFrench BasicsQui s'assoit en premier autour de la table ?Quand est ce que je commence Ă manger ?French WordsFrench Language BasicsGcse FrenchManger correctement ... Du painLink And LearnPetit cours de bonnes maniĂšres Ă tableAAMLes bonnes maniĂšresCore FrenchComment manger ses spaghettis correctement ?Manger correctement ... Du fromageManger correctement ... De la salade
Oubliezle cĂŽtĂ© guindĂ© des bonnes maniĂšres. Ces derniĂšres vous sont nĂ©cessaires aussi bien pour vivre ensemble, en famille, en co-location, en coliving que pour vous sentir Ă lâaise dans toutes les situations nous explique Catherine Duguet, formatrice et fondatrice de lâEcole du Savoir Vivre. Les bonnes maniĂšres, dĂ©modĂ©es ?
français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois suĂ©dois Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă votre recherche lite hyfs en lĂ€xa gott uppförande hur man uppför sig bordsskick uppföra sig artighet artig uppföra dig anstĂ€ndighet Je vais lui apprendre les bonnes maniĂšres. Nous allons t'apprendre les bonnes maniĂšres ici. Je vais t'apprendre les bonnes maniĂšres. Je devrais plutĂŽt vous enseigner les bonnes maniĂšres. Jag kanske ska lĂ€ra dig en lĂ€xa. Ici, vous apprendrez peut-ĂȘtre les bonnes maniĂšres. Kanske du kan lĂ€ra dig lite hyfs under tiden hos oss. Peut-ĂȘtre que cela finira pas lui apprendre les bonnes maniĂšres. Apprends les bonnes maniĂšres, fiston ! Quand tu auras appris les bonnes maniĂšres ! En outre, l'article pour verser les poids peut ĂȘtre parmi les bonnes maniĂšres. Dessutom kan produkten för att förlora vikterna vara bland de rĂ€tta sĂ€tt. Certaines personnes n'apprendront jamais les bonnes maniĂšres. Certains intellectuels n'apprennent jamais les bonnes maniĂšres. Vissa snillen lĂ€rde sig aldrig att uppföra sig. J'ai oubliĂ© les bonnes maniĂšres. Ils enseignent les bonnes maniĂšres aux jeunes filles... Peut-ĂȘtre qu'elle apprendra les bonnes maniĂšres. Nous devons montrer les bonnes maniĂšres Ă Sa nouvelle Altesse. Il doit apprendre les bonnes maniĂšres. Tills vi lĂ€rt honom att uppföra sig. Nous n'avons jamais appris les bonnes maniĂšres. Tu oublies les bonnes maniĂšres, ma petite. Tu as toujours bien fait, mais en oubliant les bonnes maniĂšres. Du har alltid gjort det rĂ€tta, men pĂ„ fel sĂ€tt. Le Kazakhstan doit apprendre les bonnes maniĂšres amĂ©ricaines. Aucun rĂ©sultat pour cette recherche. RĂ©sultats 140. Exacts 140. Temps Ă©coulĂ© 36 ms.
Soucidu dĂ©tail, capacitĂ© dâanalyse, esprit de synthĂšse, sens de lâorganisation, dynamisme, discrĂ©tion, etc. La liste des qualitĂ©s exigĂ©es par un employeur peut sâavĂ©rer longue, fastidieuse ou mĂȘme dissuasive pour plusieurs candidats en recherche dâemploi. Et bien, en tant que recruteuse, lorsque lâheure est venue de faire un
TĂ©lĂ©charger l'article TĂ©lĂ©charger l'article Si vous sortez diner en ville ou ĂȘtes invitĂ© chez quelqu'un, il peut ĂȘtre utile de vous rafraichir la mĂ©moire sur la façon de vous comporter afin d'ĂȘtre complĂštement Ă l'aise Ă table. Les bonnes maniĂšres font plaisir aux autres convives, mais elles permettent aussi de passer une bonne soirĂ©e en Ă©tant dĂ©contractĂ© ! Certains points sont trĂšs importants et vous devrez vous en souvenir pour passer une super soirĂ©e entre amis ou en famille et profiter pleinement de ces moments conviviaux. 1 Votre maman vous l'a dit ! On a parfois tendance Ă l'oublier, mais la premiĂšre chose Ă faire avant de s'assoir Ă table est de se laver les mains avec du savon. C'est hygiĂ©nique, mais Ă©galement une marque de respect vis-Ă -vis des autres. Si vous avez des enfants, rendez-vous Ă la salle de bain avec eux et donnez-leur l'exemple en vous lavant soigneusement les mains. Vous pouvez leur expliquer comment procĂ©der, mais en vous voyant faire, ils vont vous imiter [1] . Dans certains restaurants Ă©lĂ©gants, on vous apportera parfois une coupelle avec de l'eau parfumĂ©e pour vous rincer les doigts aprĂšs certains plats, spĂ©cialement si vous mangez des crustacĂ©s avec les doigts ! PublicitĂ© 1 Personne n'a envie d'ĂȘtre interrompu par une sonnerie ! RĂ©glez votre smartphone sur le mode silencieux ou vibration et conservez-le dans une poche de votre veste ou dans votre sac Ă main. Si vous devez recevoir un appel important, par exemple pour votre travail, quand le tĂ©lĂ©phone sonne, levez-vous en vous excusant et Ă©loignez-vous pour parler afin de ne pas dĂ©ranger les autres [2] . Si possible, ne conservez pas votre tĂ©lĂ©phone sur vous Ă table. C'est une source de distraction qui vous empĂȘche de profiter du repas. 1 Ceci inclut Ă©galement l'hĂŽte ! Si vous ĂȘtes au restaurant, approchez-vous de la table, regardez oĂč les autres ont envie de s'assoir puis approchez-vous d'une chaise et attendez que les gens s'assoient pour le faire aussi. Au cours d'un repas de famille, attendez que la maitresse de maison soit assise [3] . Cela peut prendre un peu de temps si elle fait la cuisine. Parfois, on peut donc s'assoir, car elle apportera le plat quand tout le monde est Ă table. Ne mangez rien avant que'elle soit assise, pas mĂȘme une tranche de pain... Si l'on ne vous a pas assignĂ© de place spĂ©cifique, regardez vers quelles chaises les autres semblent se diriger. Le bout de la table est rĂ©servĂ© Ă la personne qui invite, que ce soit chez quelqu'un ou au restaurant. Dans un restaurant ou lors d'un diner officiel, prenez place et quittez toujours votre chaise Ă table par la droite. Avant de le faire, aidez la dame Ă votre droite ou Ă votre gauche en tirant sa chaise vers l'arriĂšre lorsqu'elle commence Ă s'assoir et en la poussant vers l'intĂ©rieur. Les militaires s'assoient sur la chaise par la gauche et la quittent par la droite, car le diner officiel est considĂ©rĂ© comme un dĂ©filĂ©. PublicitĂ© 1 Non ! Pas autour du cou ! En la mettant sur vos genoux, si quelque chose tombe de votre fourchette, cela ira sur la serviette. DĂ©pliez-la entiĂšrement et posez-la Ă plat sur vos cuisses. Vous pouvez bien sĂ»r l'employer tout au long du repas pour vous essuyer la bouche [4] . Pour vous essuyer la bouche, prenez la serviette Ă deux mains, resserrez son extrĂ©mitĂ© et tapotez votre bouche, ne la frottez pas sauvagement sur votre visage. Une fois que vous ĂȘtes assise, la serviette est la premiĂšre chose que vous touchez. Si vous devez vous lever au restaurant, par exemple pour vous rincer les mains ou rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone, posez la serviette sur le dossier de votre chaise. Ceci indique aux serveurs que vous n'avez pas terminĂ© votre plat. 1 Passez le plat Ă votre voisine de droite. Au cours de repas de famille, il est courant que certains plats soient dans un grand saladier, une marmite... Lorsque l'on vous le passe, servez-vous, regardez quelle quantitĂ© ont les autres avant vous, ne remplissez pas votre assiette Ă ras bord, pensez Ă ceux qui suivent ! Passez ensuite le plat Ă la personne assise Ă votre droite [5] . S'il y a du pain sur la table et que vous en voulez, prenez la corbeille et offrez du pain Ă la personne situĂ©e Ă votre gauche avant de vous servir. Tendez-la ensuite Ă la personne assise Ă votre droite. PublicitĂ© 1 Attendez que l'hĂŽte commence. S'il n'y a pas vraiment d'hĂŽte, attendez que ce soit une personne plus ĂągĂ©e ou une femme qui commence. Une fois qu'une personne mange, vous pouvez vous jeter sur votre assiette ! On porte parfois un toast avant de commencer le repas. S'il y a un apĂ©ritif, vous pouvez lever votre verre [6] . S'il s'agit d'un repas de famille, attendez que la personne qui a cuisinĂ© commence Ă manger ou se servir avant de le faire. 1 Il y a quelquefois plusieurs couverts ! Si vous ne savez pas lequel utiliser, c'est gĂ©nĂ©ralement simple, on commence avec ceux qui sont les plus Ă©loignĂ©s de l'assiette. Il peut y avoir des couverts pour l'entrĂ©e, d'autres pour le plat principal surtout si c'est du poisson, le couteau est reconnaissable Ă sa forme bizarre et d'autres pour le dessert [7] . Si vous assistez Ă un repas de famille dĂ©contractĂ© ou que vous ĂȘtes entre amis, vous n'aurez en gĂ©nĂ©ral pas Ă vous prĂ©occuper, il ne devrait y avoir qu'un couteau, une fourchette et peut-ĂȘtre une cuillĂšre. S'il y a plusieurs couverts, Ă gauche, vous trouverez 2 ou 3 fourchettes entrĂ©e, plat et dessert. Ă droite, il peut y avoir 3 couteaux ou 2 couteaux et une cuillĂšre pour une soupe ou un couteau et une cuillĂšre Ă soupe plus une petite cuillĂšre pour le dessert. PublicitĂ© 1 Votre maman vous l'a dit ? Elle avait raison ! Il y a deux raisons cela prend de la place et c'est impoli [8] . Faites attention, si vous le faites sans y penser, quelqu'un pourrait vous rappeler Ă l'ordre » en vous faisant une remarque devant tout le monde... Dans certaines cultures, lorsque vous n'ĂȘtes pas en train de manger, il est possible de mettre les coudes sur la table. Ne le faites pas en France, sauf Ă la fin du repas, car la situation est plus dĂ©contractĂ©e. 1 Ne montrez pas comment vous mĂąchez vos aliments. Vous mourrez peut-ĂȘtre d'envie de faire admirer Ă tout le monde que votre nouveau dentifrice vous laisse des dents plus blanches que la neige, mais ce n'est vraiment pas Ă©lĂ©gant. Quand vous voulez parler, prenez votre temps, terminez de mĂącher ce que vous avez dans la bouche en la conservant fermĂ©e hermĂ©tiquement et avalez vos pĂątes avant de prendre la parole. Prenez de petites bouchĂ©es, profitez de la saveur en mĂąchant lentement et sans bruit [9] . Il en va de mĂȘme quand vous buvez. Prenez de petites gorgĂ©es, avalez discrĂštement et abstenez-vous de roter aprĂšs une boisson gazeuse. Non, ce n'est pas drĂŽle... PublicitĂ© 1Remerciez l'hĂŽte Ă la fin du repas. Soyez polie et faites preuve de respect envers tous les convives. Lorsque vous souhaitez que l'on vous passe le pain, dites s'il vous plait et merci. Si vous ĂȘtes au restaurant, remerciez le serveur ou la serveuse quand elle pose votre plat devant vous [10] . 1 Un diner ne s'arrĂȘte pas aux aliments. Participez Ă la conversation la bouche vide en apportant votre point de vue sans agressivitĂ© [11] . Terminez de mĂącher vos pĂątes et de les avaler avant d'enrichir le monde avec l'idĂ©e absolument gĂ©niale qui vient de vous traverser l'esprit comme un avion pourfend les cieux, mais sachez aussi Ă©couter ce que les autres ont Ă dire, tout le monde adore ĂȘtre Ă©coutĂ© [12] . Si vous ne connaissez pas les personnes qui se trouvent Ă vos cĂŽtĂ©s, prenez le temps de vous prĂ©senter et demandez-leur s'ils connaissent bien l'hĂŽte. Ceci permet d'engager la conversation. PublicitĂ© 1 Cela arrive mĂȘme aux reines ! Si vous sentez qu'un petit rot se pointe Ă l'horizon, placez rapidement votre serviette de table devant votre bouche et gardez les lĂšvres closes pour attĂ©nuer le bruit [13] . Une fois que vous avez terminĂ©, replacez la serviette sur vos genoux et dites excusez-moi ». Si vous ĂȘtes prise d'une crise de hoquet et que cela se prolonge, quittez la table et revenez quand c'est terminĂ©. 1 Demandez-en un autre au restaurant. Il arrive que l'on fasse tomber sa fourchette ou son couteau, surtout aprĂšs quelques apĂ©ros et verres de ChĂąteauneuf-du-Pape. Ramassez-le, et si vous ĂȘtes au restaurant, demandez-en un autre au serveur. S'il a virevoltĂ© et se trouve Ă l'autre bout de la piĂšce, prĂ©venez le serveur ou la serveuse. Il en va de mĂȘme pour votre serviette de table, demandez-en une autre [14] . Si vous faites tomber de la nourriture dans un diner de famille, excusez-vous et demandez une serviette en papier pour la ramasser. Au restaurant, laissez-la [NDLR], si c'est un petit morceau, ce n'est pas grave, si c'est votre steak entier, le serveur va s'en charger. PublicitĂ© 1 Croisez le couteau et la fourchette sur l'assiette. Cela montre que vous avez terminĂ© le plat, mĂȘme s'il reste encore de la nourriture dans l'assiette. On place gĂ©nĂ©ralement la fourchette Ă plat et le couteau dessus en le faisant passer entre les dents de la fourchette en formant un petit V inversĂ©. On peut aussi placer la fourchette Ă l'envers les pointes contre l'assiette avec le couteau dessous [15] . On croise gĂ©nĂ©ralement les couverts, dans certaines cultures, on les place cĂŽte Ă cĂŽte, mais ceci indique cependant parfois que l'on n'a pas terminĂ©, il vaut donc mieux les croiser. 1Au cours d'un repas de famille, aidez Ă dĂ©barrasser. Ramassez les assiettes des autres en les plaçant les unes sur les autres dans une main. S'il reste de la nourriture dans certaines assiettes, faites-la glisser dans l'assiette du dessus avec un couvert et placez l'assiette sous les autres. Apportez-les Ă la cuisine. Si cela est appropriĂ©, vous pouvez aussi aider Ă retirer les verres et les serviettes de table [16] . S'il s'agit de votre famille, vous pouvez aider Ă faire la vaisselle, cela fait toujours plaisir, mĂȘme si l'hĂŽte dit, non non, laisse... » PublicitĂ© Conseils Si vous devez vous rendre aux toilettes pour une envie pressante ou pour retoucher votre rouge Ă lĂšvres, levez-vous en disant excusez-moi » et partez la tĂȘte haute. Il n'est pas nĂ©cessaire d'expliquer ce que vous y ferez... Lorsque vous avez des doutes, imitez ce que font les autres. PublicitĂ© Ă propos de ce wikiHow Cette page a Ă©tĂ© consultĂ©e 8 293 fois. Cet article vous a-t-il Ă©tĂ© utile ?
1 maniÚre de s'exprimer (ex. un parler hésitant). 2. langue spécifique à une contrée. 1. articuler les sons de la parole. 1. trÚs expressif, vivant ou particuliÚrement ressemblant (ex. un portrait parlant). 2. qui est accompagné de paroles (ex. cinéma parlant). 3. convaincant, qui se passe de commentaires.
Le modĂšle du courtisan Jâestime que la principale et vraie profession du courtisan doit ĂȘtre celle des armes, laquelle surtout je veux par lui ĂȘtre vivement exercĂ©, afin quâil soit connu entre les autres pour hardi, fort et loyal Ă celui quâil sert ⊠; mais en tout autre lieu, quâil soit humain, modeste et posĂ©, fuyant toute vantardise et sotte louange de soi-mĂȘme âŠ. Sa voix doit ĂȘtre bonne ⊠sonnante, claire, douce et bien composĂ©e, avec la prononciation franche et nette, contenance et gestes convenables, qui consistent, Ă mon avis, en certains mouvements du corps non affectĂ©s ni violents, mais modĂ©rĂ©s, avec un visage gracieux. » In Baldassare Castiglione, Le Parfait Courtisan, 1528. â- Le parfait gentilhomme » Toute la vertu et perfection du gentilhomme, Monseigneur, ne consiste pas Ă piquer bien un cheval, Ă manier une lance, Ă sâaider de toutes armes, Ă se gouverner modestement entre les dames ou Ă dresser lâAmour car câest un des exercices encore que lâon attribue au gentilhomme ; il y a plus, le service de table devant les rois et les princes, la façon dâagencer son langage respectant les personnes selon leurs degrĂ©s et qualitĂ©s, les Šillades, les gestes et jusquâau moindre signe et clin dâoeil quâil saurait faire. » In Jean du Peyrat, GalatĂ©e ou la maniĂšre et façon comme le gentilhomme se doit gouverner en toute compagnie, 1562. â- Les bonnes maniĂšres la table Si on distribue des serviettes, pose la tienne sur ton Ă©paule gauche ou sur ton bras. Si tu tâattables avec des gens de qualitĂ©, ĂŽte ton chapeau mais veille Ă ĂȘtre bien peignĂ©. Ă droite le gobelet et le couteau, Ă gauche le pain. Ne plonge pas le premier tes mains dans le plat que lâon vient de servir on te prendra pour un goinfre et câest dangereux. Car celui qui fourre, sans y penser, quelque chose de trop chaud dans la bouche, doit le recracher ou se brĂ»ler le palais en avalant. Il est bon dâattendre un peu pour que le garçon apprenne Ă maĂźtriser ses instincts. Câest dâun paysan que de plonger les doigts dans la sauce. On prend ce quâon dĂ©sire avec le couteau et la fourchette sans fouiller le plat tout entier comme font les gourmets en sâemparant du morceau le plus prĂšs de soi. Il est discourtois de lĂ©cher ses doigts graisseux ou de les nettoyer Ă lâaide de sa veste. Il vaut mieux se servir de la nappe ou de la serviette. » In Erasme, LâĂducation libĂ©rale des enfants, 1530. â- Les bonnes maniĂšres les fonctions naturelles Ne prends pas Ă main nue ce qui est sous ton vĂȘtement. » Adage allemand, XVe siĂšcle. Il est mal poli de saluer qui urine ou dĂ©fĂšque âŠ. Certains recommandent au jeune de retenir un vent en serrant les fesses. Eh bien! il est mal dâattraper une maladie en voulant ĂȘtre poli. Si lâon peut sortir, il faut le faire Ă lâĂ©cart. Sinon, il faut suivre le trĂšs vieux prĂ©cepte cacher le bruit par une toux. » In Ărasme, LâĂducation libĂ©rale des enfants, 1530. Personne nâa le droit de se livrer Ă ses besoins naturels, dâune maniĂšre effrontĂ©e et impudique, comme les paysans nâayant jamais frĂ©quentĂ© des personnes honorables et bien Ă©levĂ©es, devant les portes et les fenĂȘtres des chambres rĂ©servĂ©es aux femmes, aux hommes de la Cour ou Ă dâautres rĂ©sidents. » In CĂ©rĂ©monial de la cour de Werningerode, 1570. â- La cĂ©lĂ©bration du duel Sonnet sur le duel du Seigneur de Tournes et du Seigneur C. de M. Tel quâun fort tourbillon Roi de lâhumide plaine Trouble, tourmente et perd les Ă©cumeux vaisseaux, Tel ce Tournes vainqueur dans la ville des eaux, Bat, rebat et abat son guerrier sur lâarĂšne. Le corps de son guerrier sâouvre en mainte fontaine, Abreuve la campagne et se fourche en ruisseaux Mais lâĂąme qui languit en ses vides rameaux Soupire vers le ciel cette mourante haleine. Tournes, de qui dĂ©pendent et ma vie et ma mort Triomphe de toi-mĂȘme et de Mars et du sort, Ne perds le vif tableau dâune belle victoire. Lâun arrĂȘte sa voix, lâautre arrĂȘte son feu De la voix du vaincu le vainqueur est vaincu, Lâun content de la vie, et lâautre de la gloire. » ComposĂ© Ă Aix, le 23 septembre 1594. â- La critique du courtisan Prenez trois livres dâimpudence, deux livres dâhypocrisie, une livre de dissimulation, trois livres de la science de flatter, deux livres de bonne mine. Le tout cuit au jus de bonne grĂące par lâespace dâun jour et dâune nuit âŠ. AprĂšs il faut passer cette dĂ©coction par une Ă©tamine de large conscience. VoilĂ un breuvage souverain, pour devenir courtisan en toute perfection de courtisianisme. » In Henri Ătienne, Deux dialogues du nouveau langage français italianisĂ©, et autrement dĂ©guisĂ©, principalement entre les courtisans de ce temps, 1579.
\n \n
\n \n
\n
\nde maniere courtoise en ayant les bonnes manieres
Voiciquelques conseils pour convaincre de votre politesse. 1. Pas dâattouchement inappropriĂ©. Certaines personnes aiment le contact physique : un cĂąlin, une bise, une tape dans le dos ou une main sur lâĂ©paule. Lâintention est bonne mais il est prĂ©fĂ©rable dâattendre lâinitiative de lâautre.
La solution Ă ce puzzle est constituĂ©Ăš de 4 lettres et commence par la lettre P Les solutions â
pour COURTOIS ET PLEIN DE BONNES MANIĂRES de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "COURTOIS ET PLEIN DE BONNES MANIĂRES" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
Traductionsen contexte de "bonne maniÚres" en français-anglais avec Reverso Context : Ton absence complÚte de bonne maniÚres a été la goutte d'eau. Traduction Correcteur Synonymes Conjugaison Plus
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ© La nouvelle de la marquise de Monferrat et du roi de France DĂ©camĂ©ron, I, 5 passe gĂ©nĂ©ralement pour une nouvelle qui illustre la force des delle belle e pronte risposte » Ă travers le personnage de la marquise de Montferrat. Une autre lecture met lâaccent sur le roi Philippe Auguste et montre comment, chez un grand roi, de bonnes maniĂšres accompagnent, sans la racheter, une mauvaise conduite Ă lâĂ©gard des lois de lâhospitalitĂ©, de lâĂ©thique, du code de lâamour courtois et de la sagesse de page EntrĂ©es dâindex Index chronologique XIVeHaut de page Texte intĂ©gral Ă la mĂ©moire de Mario Baratto Lâhistoire de la marquise de Monferrat et du roi de France 1 Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, a cura di Vittore Branca, vol. IV, Decameron, a cura di Vitto ... 2 Dans lâĂ©dition citĂ©e ci-dessus, nouvelle trĂšs brĂšve une page et demi I, 9 ; nouvelles brĂšves ... 1Dans la IĂšrejournĂ©e du DĂ©camĂ©ron, la nouvelle 5 relate lâhistoire de la marquise de Montferrat et du roi de France1. RacontĂ©e par Fiammetta, la nouvelle est brĂšve, comme le sont presque toutes les nouvelles de la IĂšrejournĂ©e2. Lâhistoire se situe au temps de la TroisiĂšme Croisade 1189-1192. Elle constitue un Ă©pisode en marge des opĂ©rations proprement militaires. Mais le rĂ©cit est fortement enracinĂ© dans ce contexte historique â Ă la fois politique et militaire â et suppose quâon lâait bien en tĂȘte. En 1187, Saladin reprit JĂ©rusalem aux chrĂ©tiens, portant un coup trĂšs rude aux royaumes latins de Palestine. Guillaume, archevĂȘque de Tyr, prĂȘcha la croisade. Ă lâappel du pape GrĂ©goire VIII, lâempereur FrĂ©dĂ©ric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste et le roi dâAngleterre Richard CĆur de Lion rassemblĂšrent des armĂ©es importantes pour passer en Terre Sainte. Dans ce contexte, Philippe Auguste est donc lâun des trois plus grands souverains dâEurope. 2Lâhistoire est Ă deux personnages. Dans une premiĂšre sĂ©quence, le roi de France Philippe Auguste se prĂ©pare Ă partir pour la TroisiĂšme Croisade. Ă sa cour, il entend vanter la vaillance et les mĂ©rites du marquis de Montferrat, le chevalier le plus accompli de son temps. Il entend aussi vanter lâextraordinaire beautĂ© de la marquise, la dame la plus noble, la plus sage et surtout la plus belle du temps. Le roi est aussitĂŽt enflammĂ© dâun ardent dĂ©sir. Il dĂ©cide de le satisfaire en sâarrĂȘtant sur les terres de la marquise avant de sâembarquer Ă GĂȘnes, profitant de lâabsence du marquis, dĂ©jĂ passĂ© en Terre Sainte. 3Dans une deuxiĂšme sĂ©quence, Philippe Auguste envoie son armĂ©e au-devant puis se met en route avec une petite escorte de gentilshommes. Quand il sâapproche du Montferrat, il fait prĂ©venir la marquise de bien vouloir lâaccueillir Ă dĂ©jeuner le lendemain Ă midi. La marquise, perspicace autant que sage, comprend fort bien les intentions du roi et le motif secret de sa visite. Elle tient cependant Ă lâhonorer. Elle rĂ©unit les gentilshommes du Montferrat et prend conseil auprĂšs dâeux pour les prĂ©paratifs que lâĂ©tiquette impose. Mais elle se rĂ©serve le soin de choisir les mets du banquet. Elle fait prĂ©parer uniquement des poules, toutes les poules que lâon put se procurer dans la contrĂ©e. 3 Dec., I, 5, 14. 4La troisiĂšme sĂ©quence est la scĂšne du banquet, le cĆur de lâhistoire. Le roi arrive, il est reçu avec de grands honneurs. Ă lâheure du dĂ©jeuner, le roi et la marquise sont Ă la table dâhonneur, les autres commensaux prennent place selon leur qualitĂ© et rang aux autres tables. Philippe Auguste est sous le charme des excellents vins de grand prix, des mets, et surtout de lâextraordinaire beautĂ© de la marquise. Il finit par sâĂ©tonner de voir que tous les plats qui se succĂšdent ne contiennent que des poules, certes cuisinĂ©es de diverses maniĂšres. Philippe Auguste sait que la contrĂ©e est giboyeuse, que la marquise aurait eu le temps dâorganiser une chasse et de faire apprĂȘter du gibier, puisquâelle a Ă©tĂ© prĂ©venue la veille. MalgrĂ© son Ă©tonnement, il sâabstient de toute remarque qui pourrait exprimer ou sous-entendre un reproche sur le menu qui lui est servi. Il engage la conversation avec la marquise sur un seul sujet, ce repas exclusivement composĂ© de poules. Il sâenquiert Dama, nascono in questo paese solamente galline senza gallo alcuno ? »3. 4 Dec., I, 5, 15. 5La derniĂšre sĂ©quence est brĂšve, et cette concision donne une grande force Ă la fin de lâhistoire. La marquise saisit parfaitement les sous-entendus et le non-dit de la question que Philippe Auguste vient de lui poser. Trouvant lĂ une excellente occasion de prĂ©ciser dans quelle disposition elle se trouve Ă lâĂ©gard du roi son hĂŽte, elle rĂ©plique avec assurance Monsignor no, ma le femine, quantunque in vestimenti e in onori alquanto dallâaltre variino, tutte per ciĂČ son fatte qui come altrove »4. Ces quelques mots suffisent pour que le roi comprenne fort bien la raison de ce banquet de poules ainsi que le sens cachĂ© de la rĂ©plique quâil vient de sâattirer. Comme le rappelle Vittore Branca 5 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1026, note 1. Questo ragionamento, oltre che negli antecedenti giĂ citati, era patrimonio del buon senso moralistico del tempo anche Paolo da Certaldo, Libro di buoni costumi, n. 135 â[...] pensa che tutte sono femmine e tutte sono fatte a uno modo ; e perĂČ non porre piĂč amore a lâuna che a lâaltraâ.5 6Philippe Auguste comprend aussi quâavec une telle femme, câest en vain quâil userait de son Ă©loquence ou emploierait la force. Il estime quâil est sage dâĂ©touffer le dĂ©sir que, sottement, il avait mal conçu Ă lâĂ©gard de la marquise. Mettant un terme Ă son badinage, car il redoute Ă prĂ©sent les rĂ©pliques de la dame, le roi achĂšve le banquet en ayant renoncĂ© Ă tout espoir dâassouvir son dĂ©sir. De la conversation entre les deux grands personnages, plus rien ne nous est rapportĂ©, ce qui pourrait laisser entendre quâil nây eut plus quâun Ă©change de banalitĂ©s insignifiantes et de politesses convenues. Le repas fini, le roi remercie la marquise de lâhonneur quâelle lui a fait et se met en route pour GĂȘnes, oĂč il doit prendre la mer. Un grand roi aux excellentes maniĂšres 6 Dec., I, 5, 9 et 12. 7Il est un point de dĂ©part certain le roi de France Philippe Auguste est prĂ©sentĂ© comme un grand roi, uno cosĂŹ fatto re », un sĂŹ fatto re »6. Lâexpression, rĂ©pĂ©tĂ©e deux fois, accole au titre de roi la locution cosĂŹ fatto » qui a une valeur laudative et emphatique, cosĂŹ Ă©tant employĂ© en fonction non de comparatif mais dâintensif. Cette dĂ©signation suffit pour rappeler que le roi de France est de maniĂšres parfaites, comme il sied Ă un chevalier accompli il est au sommet de la hiĂ©rarchie fĂ©odale et il se doit â par Ă©ducation, par nĂ©cessitĂ© protocolaire et politique â dâĂȘtre irrĂ©prochable sur le chapitre des bonnes maniĂšres. Il est mĂȘme inconcevable que quelque autre personnage puisse avoir de meilleures maniĂšres quâun si grand roi. On peut concevoir dâaussi bonnes maniĂšres chez quelque grand, par exemple le roi Charles Ier dâAnjou, dans la nouvelle 6 de la Xe journĂ©e, qui, Ă bien des Ă©gards, est la version corrigĂ©e de la mauvaise conduite du roi Philippe Auguste. Mais on ne saurait affirmer que le roi Philippe Auguste nâa pas dâexcellentes maniĂšres. Ce point est important pour une bonne comprĂ©hension de la nouvelle. Quelques motifs de perplexitĂ© 8Si lâon considĂšre cette historiette en elle-mĂȘme, hors du dessein gĂ©nĂ©ral du DĂ©camĂ©ron, les motifs de perplexitĂ© sont bien rĂ©els. 7 Dec., I, 5, 15. 9Un grand roi et une trĂšs grande dame ont une brĂšve conversation qui a pour sujet des poules. Une conversation limitĂ©e Ă un Ă©change serrĂ© de deux courtes rĂ©pliques. La premiĂšre, dans la bouche du roi, est dans une situation dâĂ©nonciation telle â le marquis est Ă la croisade, la marquise est sans son Ă©poux â quâil est aisĂ© de la dĂ©coder. Le zoomorphisme voile Ă peine la vĂ©ritable question ad fĆminam Vous nâavez donc pas de mĂąle ? ». La seconde rĂ©plique rĂ©pond, avec une insurpassable briĂšvetĂ©, Ă la lettre zoomorphique de la question Monsignor no », ce qui fait tomber Ă plat la ruse grossiĂšre. Mais la suite de la rĂ©plique rĂ©pond bien davantage au non dit quâĂ lâĂ©noncĂ© explicite de la premiĂšre rĂ©plique et replace la conversation dans son vĂ©ritable sujet, les femmes ma le femine, quantunque in vestimenti e in onori alquanto dallâaltre variino, tutte per ciĂČ son fatte qui come altrove »7. Abandonnant la fiction dâun zoomorphisme lourdaud, la marquise Ă©nonce une formule lapidaire â une sentence en quelque sorte â dans laquelle il est question sans dĂ©tour de femine, vestimenti et onori pour affirmer tutte [âŠ] son fatte qui come altrove ». Le dĂ©ictique qui », en renvoyant Ă la situation dâĂ©nonciation entre cet homme et cette femme, ruine la circonlocution zoomorphique du roi. Finalement, la briĂšvetĂ© de ces deux seules rĂ©pliques engendre un fort effet de surprise, car codage et surtout dĂ©codage des rĂ©pliques ne se situent pas dans lâordre de lâĂ©vidence sĂ©mantique et font surtout appel Ă la situation dâĂ©nonciation autant quâaux arriĂšre-pensĂ©es des interlocuteurs. Ainsi la collaboration active dâun lecteur compĂ©tent et attentif est particuliĂšrement sollicitĂ©e. Et pour finir, un grand roi qui ravale son violent dĂ©sir, du seul fait quâil saisit Ă demi-mot une parole piquante que la marquise lui a adressĂ©e. 10VoilĂ qui peut paraĂźtre mince pour constituer une nouvelle de la journĂ©e par oĂč le DĂ©camĂ©ron commence. Une interprĂ©tation partielle 11Une premiĂšre approche, mais une approche partielle, consiste Ă voir dans la nouvelle de la marquise de Monferrat lâapplication de 8 Mario Baratto, RealtĂ e stile nel Decameron », Roma, Editori Riuniti, 1993 2a, p. 231. lâispirazione fondamentale della prima giornata che non Ăš solo la dimostrazione [âŠ] della âforza delle belle e pronte risposteâ I, 5, 4, ma lâinverarsi di esse nei rapporti concreti di singoli personaggi. Rapporti che sanno rispondere allâaccortezza con lâaccortezza ; che presentano allâiniziativa dellâuno la sorpresa scattante della perspicacia di un altro, nel quale la novella o il motto costituiscono il logico epilogo di una condotta 9 Vittore Branca, Decameron,cit., p. 1024, note 4. 12Il est vrai que la sentence quanta sia la forza delle belle e pronte risposte », que Fiammetta rappelle dans son exorde, est un motif qui revient dans la IĂšrejournĂ©e. Mais on ne saurait y voir le thĂšme de la journĂ©e. Explicitement, la IĂšre journĂ©e ne se voit attribuer aucun thĂšme. Câest la VIe journĂ©e qui a pour thĂšme les mots dâesprit, les belles et promptes rĂ©parties. Comme le fait observer Vittore Branca en marge de la sentence par laquelle Fiammetta ouvre son rĂ©cit, Dopo esser stato uno dei motivi piĂč frequenti, questo sarĂ il tema della VI giornata »9. 13Pour rĂ©pandue quâelle soit, cette premiĂšre approche de notre nouvelle est partielle pour les raisons qui suivent. 14Chaque nouvelle est toujours prĂ©cĂ©dĂ©e de deux parties fixes. 10 Dec., I, 5, 1. 15On trouve tout dâabord la rubrica, bref sommaire de quelques lignes. Chaque rubrica rĂ©sume Ă grands traits la portĂ©e didactique de la nouvelle ainsi que lâhistoire elle-mĂȘme. On doit toujours tenir compte de cette rubrica parce quâelle est extĂ©rieure Ă la fiction de la nouvelle-cadre â la fameuse cornice du DĂ©camĂ©ron â qui emboĂźte les cent nouvelles. La rubrica constitue trĂšs prĂ©cisĂ©ment le discours de Boccace auteur, au mĂȘme titre que le paratexte constituĂ© par le proemio, le dĂ©but de lâIntroduzione Ă la IĂšre journĂ©e avec le rĂ©cit de la peste Ă Florence, lâIntroduzione Ă la IVĂšmejournĂ©e, la Conclusione dellâautore. Chaque rubrica est une sorte de guide de lecture proposĂ© par Boccace auteur. Parfois, la rubrica en dit plus que la nouvelle ou projette sur elle un Ă©clairage que ne donne pas la nouvelle proprement dite. Or la rubrica de notre nouvelle fait Ă©tat du folle amore del re di Francia »10. Nous avons par lĂ un premier guide de lecture, un premier Ă©clairage qui concerne non point la marquise de Montferrat mais le roi de France. La marquise est lâhĂ©roĂŻne de la nouvelle dans la mesure oĂč elle est lâexemplum digne dâĂȘtre imitĂ©, rĂ©unissant bonnes maniĂšres et conduite irrĂ©prochable. Le roi de France joue le mauvais rĂŽle. Il rĂ©unit des maniĂšres irrĂ©prochables et une conduite condamnable, devenant lâexemplum de ce quâil faut fuir. Certes, il faut attendre la suite pour en savoir plus, mais la rubrica attire dĂ©jĂ lâattention du lecteur compĂ©tent sur le folle amore » sur le chapitre des conduites amoureuses, le folle amore » est ce quâil y a de pire. Il ne sâagit nullement de lâamour fou des Romantiques, amour admirable par son excĂšs mĂȘme. Il sâagit du mauvais amour, le contraire du fin amor » amour parfait. Le folle amore » est toujours condamnable et toujours rĂ©prouvĂ©, comme nous le verrons. 11 Dec., I, 5, 2. 12 Dec., I, 5, 3. 16AprĂšs la rubrica vient toujours le cappello câest lâexorde de la nouvelle. Il contient toujours en premier lieu une courte soudure faite par Boccace auteur, soudure qui rattache la nouvelle qui va ĂȘtre contĂ©e Ă la nouvelle-cadre â la cornice du DĂ©camĂ©ron â en prĂ©cisant Ă qui vient le tour de prendre la parole aprĂšs Dioneo11, câest Ă prĂ©sent Ă Fiammetta de proposer une nouvelle12. Le cappello contient, en second lieu, des considĂ©rations faites par la narratrice ou le narrateur â ici par Fiammetta â sur la nouvelle qui vient dâĂȘtre racontĂ©e et sur la portĂ©e didactique de la nouvelle qui va ĂȘtre racontĂ©e. Chaque cappello contient, le plus souvent en son dĂ©but, une adresse aux jeunes femmes de la petite sociĂ©tĂ© qui sâest rĂ©unie Ă la campagne â comme sâil nây avait pas trois jeunes hommes â et donc, Ă travers elles, aux lectrices câest lĂ un hommage appuyĂ© que Boccace rend aux femmes, auxquelles prĂ©cisĂ©ment le DĂ©camĂ©ron est dĂ©diĂ©. Les considĂ©rations que le cappello contient sont toujours trĂšs importantes. Elles prennent souvent appui sur un rapide jugement dâensemble sur la nouvelle qui vient dâĂȘtre racontĂ©e. Ce nâest pas lĂ simplement un acte banal de courtoisie mondaine Ă lâĂ©gard de la narratrice ou du narrateur qui vient de parler. Câest lâindication Ă peine voilĂ©e dâun enchaĂźnement entre les nouvelles qui se suivent, non point au hasard, sans ordre ni raison comme dans un quelconque florilĂšge, mais bien selon des rapports dâanalogie, de complĂ©mentaritĂ©, de renversement, de prolongement, de dĂ©veloppement, ou par bouleversement dâun ordre qui avait Ă©tĂ© suivi jusque-lĂ . Ces raccords soulignent Ă quel point les nouvelles qui composent le DĂ©camĂ©ron sont distribuĂ©es selon une architecture dâensemble, et nous verrons que notre nouvelle est en correspondance structurale et thĂ©matique avec son symĂ©trique, la nouvelle qui occupe la place centrale de la derniĂšre journĂ©e X, 6. Enfin, le cappello Ă©nonce, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, lâenseignement que la nouvelle va illustrer. Câest donc un guide de lecture trĂšs important. Le rapport entre cette partie du cappello et lâhistoire proprement dite est gĂ©nĂ©ralement un rapport entre enseignement cappello et dĂ©monstration nouvelle proprement dite. Le cappello de notre nouvelle prĂ©cise lâannonce faite dans la rubrica sur plusieurs points, et notamment Ă lâĂ©gard du roi de France, dont nous savons dĂ©jĂ quâil est coupable dâun folle amore ». 13 Selon les prĂ©ceptes de la rhĂ©torique mĂ©diĂ©vale, lâĆuvre ou le discours sermo » doit sâouvrir p ... 17ConformĂ©ment aux prĂ©ceptes de la rhĂ©torique mĂ©diĂ©vale13, Fiammetta place en tĂȘte de son propos deux sentences qui constituent Ă proprement parler le cappello. Or quanta sia la forza delle belle e pronte risposte » nâest que la premiĂšre des deux sentences. LâinterprĂ©tation de la nouvelle est partielle si lâon extrait cette premiĂšre sentence de lâensemble auquel elle appartient et, surtout, si lâon ne tient pas compte de la seconde sentence, qui donne Ă notre nouvelle un tout autre sens quâune histoire de bon mot, de belle rĂ©partie prompte et judicieuse. En effet, Fiammetta poursuit son exorde par cette seconde sentence 14 Dec., I, 5, 4. sĂŹ ancora perchĂ© quanto [âŠ] nelle donne Ăš grandissimo avvedimento il sapersi guardare dal prendersi dellâamore di maggiore uomo che ella non Ăš, mâĂš caduto nellâanimo, donne mie belle, di mostrarvi, nella novella che a me tocca di dire, come e con opere e con parole una gentil donna sĂ© da questo guardasse e altrui ne 15 Ibidem. Câest nous qui soulignons. 18Que ce cappello propose un enseignement, mais un enseignement double portant sur les deux sentences de lâexorde, dont la nouvelle proprement dite va ĂȘtre la dĂ©monstration, câest ce que dit clairement Fiammetta mâĂš caduto nellâanimo, donne mie belle, di mostrarvi, nella novella che a me tocca di dire »15. 16 Aristote, RhĂ©torique, livre premier, chapitres I-III. 17 Ernst Robert Curtius, La littĂ©rature europĂ©enne et le Moyen Ăge latin, traduction française, Paris ... 19Selon la rhĂ©torique, lâargumentation part de prĂ©misses sim-plement vraisemblables, câest-Ă -dire qui appartiennent aux opinions partagĂ©es par lâauditoire. Il sâagit de construire un ensemble de preuves Ă partir de ce que croit et admet lâauditoire. Les preuves peuvent ĂȘtre de deux ordres16. Il y a dâune part les preuves que construit lâart dâargumenter et qui reposent sur lâusage de lâenthymĂšme, de lâargumentum et de lâexemplum. Il y a dâautre part les preuves toutes faites telles que les lois, les tĂ©moignages, les piĂšces Ă conviction17. La dĂ©monstration par lâexemplum nâest certes quâune induction, puisquâon induit une rĂšgle gĂ©nĂ©rale Ă partir dâun fait singulier, mais elle gagne en persuasion efficace quand lâexemplum est un fait historique â ou tenu pour tel â et a donc la force de ce qui sâest passĂ©. 20Mario Baratto, lecteur savant, attentif et fin du DĂ©camĂ©ron, avait bien perçu que la nouvelle ne pouvait ĂȘtre rĂ©duite Ă une simple histoire de belle e pronte risposte », puisquâil soulignait que 18 Mario Baratto, op. cit., p. 331. Talvolta la salvezza individuale Ăš addirittura ottenuta grazie allâaccorta utilizzazione delle convenzioni sociali come nella I, 5, dove la perenne âforza delle belle e pronte risposteâ § 4 Ăš proposta nel cappello di Fiammetta al servizio, prima ancora che dellâonestĂ coniugale di una marchesana, di una tradizionale etica cortese dellâ 21La nouvelle se situe bien au-delĂ dâune histoire de belle e pronte risposte ». Elle est, certes, lâhistoire de la marquise, qui prouve par lâexemplum la perspicacitĂ© et lâesprit de vive rĂ©partie dâune grande dame. Elle met en scĂšne la judicieuse utilisation des conventions sociales pour sauvegarder lâhonneur dâune femme et dâune Ă©pouse, pour sauvegarder une Ă©thique courtoise de lâamour. 22Mais la nouvelle est aussi lâhistoire du roi Philippe Auguste, qui prouve par lâexemplum quâun grand roi peut bien avoir de fort bonnes maniĂšres et avoir une conduite condamnable au triple regard du code de lâhonneur chevaleresque, du code de lâamour courtois, de la sagesse politique. 23Il y a donc une polysĂ©mie de notre nouvelle. BriĂšvetĂ© nâest pas synonyme de simplicitĂ©. Une conduite condamnable 19 Cf. RenĂ© Stella, La fonction narrative de lâauberge dans le âDĂ©camĂ©ronâ, in Auberges, hĂŽtels et au ... 20 Decameron, cit., I, Introduzione, 4. 21 Christian Bec, PrĂ©cis de littĂ©rature italienne, Paris, 1995 2e Ă©d., p. 69. 22 Ibidem, p. 67. 24Notre nouvelle se trouve Ă lâĂ©vidence au centre des dix nouvelles de la IĂšre journĂ©e. Or, la IĂšre journĂ©e du DĂ©camĂ©ron revĂȘt une signification capitale pour lâensemble du livre. Elle nâoccupe pas simplement une fonction dâexorde, elle ne se limite pas Ă donner le ton de lâouvrage. Du fait mĂȘme de sa matiĂšre, la IĂšre journĂ©e inscrit le DĂ©camĂ©ron dans un genre littĂ©raire, la comĆdia, et dans un registre stylistique, le stylus comicus ou registre mezzano19. Lâintroduction Ă la IĂšre journĂ©e, par le rĂ©cit de la terrible peste de 1348, ouvre le DĂ©camĂ©ron sur un orrido cominciamento »20. La premiĂšre nouvelle de cette journĂ©e, qui met en scĂšne le scĂ©lĂ©rat ser Cepparello, lequel rĂ©unit tous les vices et toutes les noirceurs, Ă©tale longuement lâhorreur quâune seule et mĂȘme personne peut concentrer jusquâĂ lâarticle de la mort. La suite de la IĂšre journĂ©e prolonge cette galerie des comportements et de conduites condamnables. Progressivement, le reste du livre conduit vers une fin heureuse. La derniĂšre journĂ©e, en effet, est consacrĂ©e aux nouvelles qui font assaut de valeurs morales exemplaires, de telle sorte que la dixiĂšme et derniĂšre journĂ©e du DĂ©camĂ©ron a pu ĂȘtre dĂ©finie comme âle jardin des plus hautes vertusâ Vittore Branca, oĂč sont glorifiĂ©es la gĂ©nĂ©rositĂ©, la libĂ©ralitĂ© et la maĂźtrise de soi »21. Selon les critĂšres en vigueur au XIVe siĂšcle, cette progression depuis un commencement horrible jusquâĂ une fin heureuse correspond Ă la dĂ©finition de la comĆdĂŹa comme genre littĂ©raire non thĂ©Ăątral. Cette progression constitue, comme lâa soulignĂ© Christian Bec, lâun des aspects essentiels du DĂ©camĂ©ron Du mal au bien, du pire au meilleur, ainsi va lâitinĂ©raire du DĂ©camĂ©ron »22. 23 Dante, De vulgari eloquentia, livre II, chapitre IV, paragraphes 5-6. 24 Sur la tripartition stylistique au Moyen Ăge et dans lâĆuvre de Dante, cf. Pier Vincenzo Mengaldo, ... 25La comĆdĂŹa correspond Ă une catĂ©gorie stylistique le registre comicus, dĂ©fini par Dante dans le De vulgari eloquentia comme niveau de langue et degrĂ© de style23, intermĂ©diaire entre bas humilis et moyen mediocris, et plus prĂ©cisĂ©ment mixte des registres extrĂȘmes24. 25 Michel Jarrety sous la direction de, Lexique des termes littĂ©raires, Paris, Librairie GĂ©nĂ©rale F ... 26La nouvelle de la marquise de Montferrat et du roi de France occupe une place centrale dans cette journĂ©e. Dans lâĂ©conomie de lâouvrage, une place centrale est gĂ©nĂ©ralement lâexpression structurale dâune signification capitale. En effet, dans la rhĂ©torique classique comme dans la rhĂ©torique mĂ©diĂ©vale, lâordre et la place des diverses parties du discours relĂšvent de lâargumentatio â le cĆur de la rhĂ©torique25 â et sont mĂ»rement choisis. 27Or la raison pour laquelle la cinquiĂšme nouvelle occupe une place centrale dans la IĂšre journĂ©e, qui met au grand jour les noirceurs des comportements et des conduites, nâest pas immĂ©diatement sous le signe de lâĂ©vidence pour un lecteur moderne. Il convient de se reporter Ă cet ensemble de codes culturels et littĂ©raires en vigueur entre la fin du XIIe siĂšcle, Ă©poque oĂč se situe lâhistoire racontĂ©e, et le milieu du XIVe siĂšcle, Ă©poque oĂč Boccace Ă©crit le DĂ©camĂ©ron, pour voir apparaĂźtre la signification de la nouvelle et la portĂ©e de sa place centrale un grand roi, chevalier accompli et dâĂ©ducation parfaite, sans jamais se dĂ©partir de ses bonnes maniĂšres, affiche une conduite condamnable qui allie dĂ©loyautĂ© envers un grand fĂ©odal, concupiscence sans frein, goujaterie Ă lâĂ©gard dâune noble dame dâexception, grave faute politique â conduite la plus dĂ©plorable pour un souverain. 28La perspicacitĂ© et la sagacitĂ© de la noble dame triplement bafouĂ©e â on tente de la sĂ©duire, voire par la force, alors que son Ă©poux vient de partir Ă la croisade, elle est lâobjet dâun dĂ©sir insensĂ© et contraire aux rĂšgles dâamour, on la traite comme un objet alors quâelle exerce la suzerainetĂ© fĂ©odale sur ses terres en lâabsence de son Ă©poux Ă la croisade â mettent en lumiĂšre cette duplicitĂ© entre bonnes maniĂšres et mauvaise conduite, duplicitĂ© dâautant plus condamnable que la noblesse est rĂ©putĂ©e ĂȘtre fonction de la morum probitas », la bonne qualitĂ© et droiture des mĆurs. Le dĂ©part prĂ©cipitĂ© du roi est la honteuse sortie de scĂšne de quelquâun qui a failli aux codes de lâhonneur Ă lâĂ©gard de la morale individuelle et de la chevalerie, Ă lâĂ©gard du code de lâamour courtois, enfin Ă lâĂ©gard de cette branche de la morale collective quâest la politique. En bref, une mauvaise conduite que les bonnes maniĂšres ne peuvent racheter. 26 Dante Alighieri, Inferno, III, 59-60. Câest nous qui soulignons. 27 Dante Alighieri, Vita nuova, XX, 3-5. 28 Ibidem, XXVI, 5-7. 29Lâexorde de Fiammetta ne contient aucune formule de blĂąme Ă lâĂ©gard du roi de France, mais le choix des mots qui sâappliquent Ă Philippe Auguste y supplĂ©e. Le roi de France est dĂ©signĂ© par le pronom indĂ©fini altrui » alors que la marquise est dĂ©signĂ©e par les termes de gentil donna ». Le pronom indĂ©fini Ă©vite le lĂšse-majestĂ© mais ĂŽte au roi toute noblesse en lâespĂšce. On se souvient du procĂ©dĂ© de la dĂ©signation mĂ©prisante par la voie indirecte de lâindĂ©fini chez Dante colui / che fece per viltade il gran rifiuto »26. Bien au contraire, la noblesse de cĆur et de lignage de la marquise est explicitĂ©e par les deux termes gentil » canonique depuis lâusage quâen fit Dante dans les cĂ©lĂšbres Amor e l cor gentil sono una cosa27, ou Tanto gentil e tanto onesta pare / la donna mia28 et donna » qui, par rapport Ă femmina, restitue fortement la valence de lâĂ©tymon domina ». Conduite condamnable Ă lâĂ©gard du code chevaleresque dĂ©loyautĂ© et mĂ©pris de lâhospitalitĂ© 29 Dec., I, 5, 5. 30 Ibidem. 31 Dec., I, 5, 6. 30Le roi Philippe Auguste sait que le marquis de Monferrat est un personnage important, un grand fĂ©odal Era il marchese di Monferrato, uomo dâalto valore, gonfaloniere della Chiesa »29. Le roi sait aussi que le marquis a levĂ© une armĂ©e et sâest dĂ©jĂ embarquĂ© pour participer Ă la croisade en Terre Sainte Era il marchese di Monferrato [âŠ] oltremare passato in un general passaggio daâ cristiani fatto con armata mano »30. Le roi sait que le marquis est un chevalier accompli, irrĂ©prochable traâ cavalieri era dâogni virtĂș il marchese famoso »31. Cela nâempĂȘche nullement le roi de profiter du dĂ©part du marquis pour tenter â y compris par la force â de sĂ©duire son Ă©pouse, en toute dĂ©loyautĂ©. Il y a lĂ , sans appel, une conduite condamnable Ă lâĂ©gard du code de lâhonneur chevaleresque. 31Dâautre part, Philippe Auguste viole avec prĂ©mĂ©ditation les rĂšgles de lâhospitalitĂ©. Il dĂ©cide de satisfaire lâappĂ©tit concupiscent qui sâest emparĂ© de lui en forçant la marquise de Monferrat Ă lui offrir lâhospitalitĂ© 32 Dec., I, 5, 7-8. propose di non volere, al passaggio al quale andava, in mare entrare altrove che a Genova, acciĂČ che quivi, per terra andando, onesta cagione avesse di dovere andare la marchesana a vedere, avvisandosi che, non essendovi il marchese, gli potesse venir fatto di mettere a effetto il suo disio. E secondo il pensier fatto mandĂČ a 32Si les marchands, moines, pĂšlerins et autres itinĂ©rants roturiers faisaient halte dans des auberges et des couvents, lâusage Ă©tait que les grands, rois, princes, seigneurs, abbĂ©s et grands prĂ©lats sâoffraient lâhospitalitĂ© entre eux. Mais lâhĂŽte qui accueillait et lâhĂŽte accueilli Ă©taient liĂ©s entre eux par les usages de lâhospitalitĂ© selon lesquels, dâun cĂŽtĂ© comme de lâautre, chacun Ă©tait sinon franchement sacrĂ© du moins honorĂ© et respectĂ©. 33 Dec., I, 5, 16. Cf. Vittore Branca non era possibile, non era il caso di usar violenza, di insi ... 33Philippe Auguste prĂ©voit de dĂ©shonorer celle Ă qui il va demander lâhospitalitĂ©. Câest un cas non seulement de dĂ©loyautĂ©, mais aussi de forfaiture comme terme de fĂ©odalitĂ© Philippe Auguste viole la loi fĂ©odale qui lie suzerain et vassal par un rĂ©seau de devoirs mais aussi de droits. Le marquis a le devoir de seconder lâentreprise militaire du roi de France, mais il a le droit de voir son honneur respectĂ©. La marquise a le devoir dâaccueillir et dâhonorer le roi, mais elle a le droit dâĂȘtre par lui honorĂ©e et respectĂ©e. En lâespĂšce, Philippe Auguste a eu un instant Ă lâesprit le viol de la marquise e accorsesi [âŠ] che forza non vâavea luogo »33. Conduite condamnable Ă lâĂ©gard du code Ă©thique pusillanimitĂ© et prĂ©somption 34 Dec., X, 6, 29-31. Câest nous qui soulignons. 35 Fiore, LXVIII, 4 ; CLXI, 9. 36 II, 7, 1107b, 22. 34La teneur du blĂąme quâencourt ici le roi Philippe Auguste se retrouve dans le blĂąme que le conte Guido adresse au roi Carlo, coupable de vouloir sĂ©duire et enlever les filles du chevalier messer Neri Questo non Ăš atto di re magnanimo anzi dâun pusillanimo giovinetto [âŠ] qual tradimento si commise giĂ mai piĂč degno dâeterno supplicio, che saria questo »34. La petitesse dâĂąme â la pusillanimitĂ© â qui consiste Ă attenter Ă lâhonneur dâun chevalier fort respectable alors quâil a le dos tournĂ© au combat ou, comme dans notre nouvelle, alors quâil vient de partir Ă la guerre, nâest pas simple dĂ©loyautĂ©. Certes, le roi est disleale », terme attestĂ© dans le Fiore35 dans le sens de traditore ». Mais un grand roi relĂšve encore plus de la catĂ©gorie et de la casuistique de la magnanimitate » Ă laquelle fait explicitement rĂ©fĂ©rence le conte Guido quand il admoneste le roi Carlo. Le terme magnanime ne doit Ă©videmment pas ĂȘtre entendu dans le sens moderne du français littĂ©raire, oĂč lâusage lâa fortement affaibli pour nâen faire quâun synonyme Ă©lĂ©gant de bon, clĂ©ment, gĂ©nĂ©reux. Il sâagit ici de la cinquiĂšme vertu morale dans le catalogue Ă©tabli par Aristote dans lâĂthique Ă Nicomaque36. La magnanimitĂ© se dĂ©finit comme lâaspiration Ă lâhonneur dans la mesure quâil faut, en relation avec les mĂ©rites que lâon possĂšde effectivement. En ce sens, câest lâaccomplissement de toutes les autres vertus que la magnanimitĂ© prĂ©suppose et quâelle rend plus grandes encore. 37 Domenico Consoli, in Enciclopedia dantesca, diretta da Umberto Bosco, Roma, Istituto della Enciclo ... 38 Cf. John A. Scott, Dante magnanimo. Studi sulla Commedia », Firenze, Olschki, 1977. 39 Eth. IV lect. VIII, n. 736, citĂ© par Domenico Consoli,art. cit., p. 768. 35Dante, dans le Convivio et dans la Divine ComĂ©die, avait largement diffusĂ© la doctrine de la magnanimitĂ©, en sâinspirant directement de lâĂthique Ă Nicomaque mais aussi du commentaire de saint Thomas dâAquin sur lâĂthique aristotĂ©licienne ainsi que du TrĂ©sor de Brunetto Latini37. On se souvient que Dante avait prĂ©sentĂ© Farinata degli Uberti comme magnanimo » tout en le plaçant en enfer condamnĂ© pour hĂ©rĂ©sie, mais prĂ©servant soigneusement toute sa grandeur et son indiscutable dignitĂ©38. Thomas dâAquin avait commentĂ© lâanalyse dâAristote en ces termes ille videtur esse magnanimus qui dignum seipsum ĂŠstimat magnis, idest ut magna faciat et magna ei fiant, cum tamen sit dignus »39. La grandeur, lâaspiration Ă lâhonneur dans la juste mesure en relation avec les mĂ©rites que lâon possĂšde effectivement peuvent se retrouver jusque dans la noirceur, dans le crime, dans lâhorreur. 36Ainsi, dans la culture de Boccace et de ses lecteurs, le roi Philippe Auguste, tel quâil est mis en scĂšne dans notre nouvelle, est bel et bien coupable dâune conduite honteuse, et condamnable sans appel comme pusillanime, non par nature mais comme ĂȘtre dĂ©chu de la magnanimitĂ© qui Ă©tait son habitus. Dans le Convivio Dante avait clairement Ă©tabli la relation qui existe entre la magnanimitĂ© ainsi entendue et lâappĂ©tit â concupiscent ou bien irascible â que la droite raison doit soumettre Ă sa mesure et Ă son frein 40 Dante, Convivio, IV, XXVI, 5. Lo freno usa quando elli caccia [âŠ] lo sprone usa quando fugge, per lui tornare a lo loco onde fuggire vuole, e questo sprone si chiama fortezza, o vero magnanimitate, la quale vertute mostra lo loco dove Ăš da fermarsi e da 37Or le roi Philippe Auguste se montre incapable de mettre un frein Ă son appĂ©tit concupiscent, Ă son dĂ©sir sexuel. Câest par lĂ quâil manque de magnanimitĂ©. 41 CitĂ© par Domenico Consoli,art. cit., p. 768. 38En manquant de magnanimitĂ©, le roi encourt en premier lieu lâaccusation dâavoir Ă©tĂ© prĂ©somptueux. Car celui qui se considĂšre comme digne de grandes choses, mais en rĂ©alitĂ© en est indigne, avait Ă©tĂ© qualifiĂ© par Thomas dâAquin de fumosus », avec ce commentaire quem possumus dicere ventosum, vel prĂŠsumptuosum »41. Le texte de notre nouvelle est Ă©maillĂ© de trĂšs discrĂštes allusions au caractĂšre prĂ©somptueux de la tentative de Philippe Auguste 42 Dec., I, 5, 7. di subito ferventemente la cominciĂČ a amare ; e propose di non volere, al passaggio al quale andava, in mare entrare altrove che a Genova, acciĂČ che quivi, per terra andando, onesta cagione avesse di dovere andare la marchesana a vedere, avvisandosi che, non essendovi il marchese, gli potesse venir fatto di mettere a effetto il suo disio. E secondo il pensier fatto mandĂČ a 43 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1025, note 5. 39Vittore Branca rappelle dans son commentaire que lâadjectif onesta » doit ĂȘtre entendu ici dans le sens de conveniente al suo onore »43. Or le projet de Philippe Auguste nâa rien qui puisse convenir Ă son honneur, dĂšs lors que le texte prĂ©cise quâil sâagit pour le roi de mettere a effetto il suo disio », et nullement dâhonorer â au sens sĂ©rieux du terme â la marquise. Pour ne rien dire du viol qui, sâil nâa pas eu lieu, a un peu plus quâeffleurĂ© lâesprit du roi. LâHistoire est certes pleine de viols. Mais lâHistoire ne dit pas que contraindre par la violence une femme Ă un rapport sexuel soit honorable pour le violeur, soit un honneur fait Ă la femme violĂ©e, soit une conduite qui participe de la magnanimitĂ©. 44 Dec., VIII, 10, 10. 45 Dec., II, 5, 3. 46 Dec., I, 5, 6. 47 Dec., I, 5, 9. 40PrĂ©somptueux, le roi lâest encore en sâimaginant quâil lui suffirait de paraĂźtre pour satisfaire son dĂ©sir. PrĂ©somptueux, Philippe Auguste lâest enfin selon la terminologie en vigueur dans le DĂ©camĂ©ron, Ă peu prĂšs comme le jeune marchand florentin NiccolĂČ da Cignano dit Salabaetto qui se figure que la courtisane quâil prend pour une grande dame ne rĂ©sisterait pas Ă sa beautĂ© sâavvisĂČ che per la sua bellezza le piacesse »44. PrĂ©somptueux, Philippe Auguste sâest comportĂ© en homme poco cauto », comme il est dit dâun autre prĂ©somptueux, mais de basse extraction, Andreuccio da Perugia45. Or Philippe Auguste a conçu son sot projet aprĂšs avoir entendu Ă sa cour dire que la marquise tra tutte lâaltre donne del mondo era bellissima e valorosa »46. Lâadjectif valorosa » fait partie du propos dâun chevalier qui avait pris la parole Ă la cour de France. Cet adjectif est ensuite dĂ©clinĂ© par la narratrice Fiammetta en savia e avveduta »47. Philippe Auguste nâa retenu que bellissima » et a nĂ©gligĂ© lâadjectif valorosa », qui dĂ©signait les qualitĂ©s et vertus intellectuelles et morales de la marquise. AveuglĂ© par lâappĂ©tit concupiscent, le roi a Ă©tĂ© tout le contraire dâavveduto, bref un sot. 48 IV, III, § 2. 41En manquant de la cinquiĂšme vertu morale, le roi efface lâaccomplissement de toutes les autres vertus, ou du moins les amoindrit. Ă cet Ă©gard, comme lâenseigne Aristote dans lâĂthique Ă Nicomaque, celui qui a de lui-mĂȘme cette haute estime sans la mĂ©riter, est un insensĂ© »48. InsensĂ©, Philippe Auguste lâest encore dans sa conduite condamnable Ă lâĂ©gard du code de lâamour courtois. Conduite condamnable Ă lâĂ©gard du code de lâamour courtois amour insensĂ© 42La rubrica de la nouvelle grossit le trait en nâallĂ©guant que le folle amore del re di Francia ». Mais la portĂ©e de la nouvelle est ainsi clairement explicitĂ©e avant mĂȘme le dĂ©but de lâhistoire. 43Dans le cappello de la nouvelle, Fiammetta a rappelĂ© une sentence qui sert de point de dĂ©part au rĂ©cit et Ă lâenseignement quâil renferme 49 Dec., I, 5, 4. Câest nous qui soulignons. negli uomini Ăš gran senno il cercar dâamar sempre donna di piĂč alto legnaggio che egli non Ăš, cosĂŹ nelle donne Ăš grandissimo avvedimento il sapersi guardare dal prendersi dellâamore di maggiore uomo che ella non 44Sans jamais formuler explicitement Ă©loge ou blĂąme Ă cet Ă©gard, Boccace emploie subtilement les ressources quâoffre le choix des termes pour dĂ©velopper cette sentence. Ă lâattendu nelle donne Ăš grandissimo avvedimento il sapersi... » correspond le rapide portrait de la marquise, dĂ©crite comme savia e avveduta ». Câest lĂ un Ă©loge qui nâa rien de creux, mais qui est fondĂ© sur lâattendu de la seconde sentence. 45Quant au roi, la mention de son folle amore » dans la rubrica anticipe sur lâattendu de la seconde sentence Ăš gran senno il cercar dâamar sempre donna di piĂș alto legnaggio che egli non Ăš ». Lâamour du roi a Ă©tĂ© folle » parce quâil a gravement manquĂ© de ce gran senno ». 46Vittore Branca observe que la seconde sentence du cappello renvoie au code de lâamour courtois tel quâil Ă©tait notamment explicitĂ© dans le De amore dâAndrĂ© le Chapelain 50 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1024, note 5. Questi canoni erano diffusi nella precettistica amorosa del Medioevo basti confrontare due capitoli del De amore di Andrea Cappellano ed. cit., pp. 38 ss., ripetuti anche nel Filocolo IV 50 e in varie pagine del D. per es., Proemio, 3 n. ; II 8, 41 n. ecc.. Ancora ai primi del Cinquecento il Bibbiena affermava come in una donna Ăš grandissimo senno il guardarsi dallâamore di maggior omo che ella non Ăš, cosĂŹ Ăš gran valore nelli omini di amare donne di piĂč alto lignaggio che essi non sono » Calandria, I 1.50 47Encore faut-il se reporter au code de lâamour courtois tel quâil est consignĂ© dans le De Amore pour apercevoir lâexacte signification de folle » et ce quâimplique ce dĂ©faut de gran senno ». 51 Dante Alighieri, Inferno, V, 103. 48Le chapitre De regulis amoris par lequel sâachĂšve le Livre II du De amore stipule, en sa rĂšgle XXVI, Amor nil posset amori denegare », rĂšgle qui a reçu de Dante sa frappe la plus cĂ©lĂšbre Amor, châa nullo amato amar perdona »51, autrement dit Amour ne tolĂšre pas non perdona » que celui qui est aimĂ© nâaime pas en retour. La prĂ©somption de Philippe Auguste sâenracine Ă lâĂ©vidence dans une interprĂ©tation spĂ©cieuse et irrecevable de cette rĂšgle. LâĂ©loge de la beautĂ© et des mĂ©rites de la marquise est tel que 52 Dec., I, 5, 7. Câest nous qui soulignons. le quali parole per sĂŹ fatta maniera nellâanimo del re di Francia entrarono, che, senza mai averla veduta, di subito ferventemente la cominciĂČ a amare ; e propose di non volere, al passaggio al quale andava, in mare entrare altrove che a Genova, acciĂČ che quivi, per terra andando, onesta cagione avesse di dovere andare la marchesana a vedere, avvisandosi che, non essendovi il marchese, gli potesse venir fatto di mettere a effetto il suo 49Les termes la cominciĂČ a amare » expriment la accensio amoris, la naissance de lâamour. Or cet amour nâen est pas un, car il nâest que disio », dĂ©sir, câest-Ă -dire appĂ©tit concupiscent dans la terminologie mĂ©diĂ©vale. Si lâon replace cette notion dans le contexte de la culture Ă laquelle appartient Boccace, on voit que le disio » est explicitement reliĂ© au plaisir qui donne naissance Ă lâamour Amor est passio quĂŠdam innata procedens ex visione et immoderata cogitatione formĂŠ alterius sexus, ob quam aliquis super omnia cupit alterius potiri amplexibus et omnia de utriusque voluntate in ipsius amplexu amoris prĂŠcepta compleri 53 Andrea Cappellano, De amore, a cura di Graziano Ruffini, Milano, Guando, 1980, p. 6. 50stipule le De amore53. 51Câest proprement le moto appetitivo », le mouvement par lequel on cherche Ă atteindre, le mouvement vers lâobjet Ă atteindre, conformĂ©ment Ă lâĂ©tymologie du substantif latin appetitus, tirĂ© du verbe ad-petere, tendre en direction de ». Câest la tendance instinctive inscrite par la nature en chaque ĂȘtre et qui constitue son principe dâaction initial. 54 Dante Alighieri, Convivio, IV, XXVI, 6. 52En tant que tendance instinctive, Dante parle de lâappetito concupiscibile » dans le Convivio comme de ce qui conviene essere cavalcato da la ragione », laquelle le dirige con freno » [la tempĂ©rance] et con isproni [la fermetĂ©] »54. Ainsi conçu, le disio » nâest pas autre chose que le talento », lâinclination naturelle, le penchant naturel et instinctif qui en soi nâest ni bon ni mauvais mais doit ĂȘtre soumis cavalcato » par la droite raison. Si la droite raison ne rĂ©git pas le disio », il nây a quâappĂ©tit concupiscent. 55 Dante Alighieri, Inferno, V, 38-39. 53Mais en matiĂšre amoureuse, le disio » non soumis au contrĂŽle de la droite raison nâest que luxure, comme lâenseigne le chant V de lâEnfer de Dante, oĂč lâon trouve dannati i peccator carnali / che la ragion sommettono al talento »55. 56 Dante Alighieri, Vita nuova, II, 9. 57 Ibidem, XXXIX, 2. 58 Ibidem. 54Le disio » donne naissance Ă lâamour digne de ce nom dĂšs lors quâil est rĂ©gi par lo fedele consiglio de la ragione »56. Câest bassesse, vilenie de laisser libre cours au disio », comme le confesse Dante vers la fin de la Vita nuova lo mio cuore cominciĂČ dolorosamente a pentere de lo desiderio a cui sĂŹ vilmente sâavea lasciato possedere alquanti die contra la costanzia de la ragione »57. Un tel disio » livrĂ© Ă lui-mĂȘme devient un malvagio desiderio »58. Un passage du TrĂ©sor de Brunetto Latini, un livre et un auteur bien connus de Dante et qui lui furent chers, prĂ©cise 59 CitĂ© par Umberto Bosco e Giovanni Reggio, in Dante Alighieri, Inferno, a cura di Umberto Bosco e G ... On doit contrester au desirier de debit ; car ki se laisse vaincre, la raison remaint sous le desirier la ragione resta sotto, Ăš sottomessa al desiderio⊠Par quoi on se doit estudier que raisons soit sor la concupiscence, en tel maniere⊠II 20, 659 60 Dante Alighieri, Paradiso, VIII, 2 Riferito allâamore si puĂČ quasi considerare termine âtecnic ... 55Câest encore Ă Dante que lâon doit la formule folle amore » qui dĂ©signe, dans le Paradis60, lâamour sensuel, non rĂ©glĂ© par la droite raison, en bref la confusion entre amour et appĂ©tit concupiscent. LâinterprĂ©tation du folle amore » dont il est question dans la rubrica de notre nouvelle ne peut passer par la mĂ©connaissance de la cĂ©lĂšbre expression forgĂ©e par Dante, dont Boccace est un lecteur averti et lâun des premiers commentateurs. 61 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 284. 56Cette confusion entre amour et appĂ©tit concupiscent viole la rĂšgle XXIX du chapitre De regulis amoris qui stipule sans ambiguĂŻtĂ© Non solet amare, quem nimia voluptatis abundantia vexat »61. Il nâaime pas, dâordinaire, celui que tyrannise une excessive abondance de voluptĂ©, pĂ©riphrase dĂ©finissant la luxure. Cette regula amoris a Ă©tĂ© soigneusement Ă©tablie Ă lâavance dĂšs le dĂ©but du livre I du De amore 62 Ibidem, p. 14. Nimia voluptatis abundantia impedit amorem, quia sunt quidam, qui tanta voluptas cupidine detinentur, quod amoris non possunt retineri reticulis ; qui post multas etiam de muliere cogitationes habitas vel fructus assumptos, postquam aliam vident, statim illius concupiscunt amplexus et obsequii a priore amante suscepi obliviosi et ingrati exsistunt. Illi tales, quot vident, tot cupiunt libidini immisceri. Istorum talis amor est, qualis canis impudici. Sed nos credimus asinis comparandos ; ea namque solummodo natura moventur, quae ceteris animantibus homines ostendit ĂŠquales, non vera, quĂŠ rationis differentia nos a cunctis facit animalibus 57Le roi Philippe Auguste est dans un vĂ©ritable dĂ©ni dâamour, il est simplement en proie Ă lâappĂ©tit concupiscent. Lorsquâil sâinvite chez la marquise, ce nâest nullement pour lui offrir lâhommage dâun amour vĂ©ritable, mais câest simplement pour une aventure. Seul un homme ignorant du code courtois pourrait avoir lâexcuse dâavoir confondu en toute bonne foi amour â tel quâil est dĂ©fini dans le De amore â et pur et simple appĂ©tit concupiscent. Mais un personnage Ă©duquĂ©, un personnage raffinĂ© tel que le roi de France ne peut sâabriter derriĂšre une telle excuse. Quant Ă la marquise, elle ne peut sây tromper le roi sâest invitĂ© chez elle sans aucun propos ni projet venant dâun cĆur amoureux, et le roi nâa suggĂ©rĂ© que des rapports de sexe Ă sexe dans sa question solamente galline senza gallo alcuno ? ». 58En outre, une femme dâun rang infĂ©rieur au rang de lâhomme qui la convoite se doit dâappliquer la prescription du De amore 63 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 103. si illud vulgi deveniret ad aures, omnes aperte meam famam reprehensione confunderent, quasi ultra modum propriĂŠ naturĂŠ metas excesserim. PrĂŠterea maioris altitudinis homo feminam ordinis inferiori fideliter non solet amare, sed, si amet, cito eius fastidit amorem et ipsam pro levi causa contemnit, quod manifesta ratione cognoscitur amoris obviare mandatis, in cuius curia generis nunquam potuit sibi locum vindicare discrimen, sed, ordinis cuiuscunque reperiantur amantes, ĂŠquali ordine consueverunt in amoris aula militiam promereri et nullius generis maioritatis prĂŠrogativa 59Dans le code de lâamour courtois, lâappĂ©tit concupiscent et la tentative du roi de France sont une vilenie, une bassesse, un manque de noblesse, selon la jurisprudence Ă©tablie par le De amore 64 Ibidem, p. 114. Nobiliores enim viri nobiliores tenentur mores habere quam alii, et magis eorum fama modica rusticitate et a beneficii abstinendo gravatur quam ignobilis viri [et pravĂŠ naturĂŠ progeniti] satis graviora 60Philippe Auguste sâest conduit comme un ignobilis », comme une prava natura », une nature dĂ©fectueuse, une nature moralement mauvaise. 65 Dec., I, 5, 16. 66 Dec., Giornata IV, Introduzione, 29. 67 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 212. 61Ainsi donc, câest Ă proprement parler un male concetto fuoco », comme le dit la narratrice dans sa conclusion65, câest un folle amore » comme lâannonce la rubrica, câest tout le contraire du vĂ©ritable, noble et bel amour que ce simple dĂ©sir instinctif qui a dĂ©vorĂ© Philippe Auguste quand il a entendu parler de lâextraordinaire beautĂ© de la marquise Monferrat. Un lecteur moderne pourrait ĂȘtre tentĂ© dâinvoquer lâexcuse de lâirrĂ©sistible toute-puissance de lâinstinct sexuel, du dĂ©sir simplement naturel. Boccace, sur la question, nâest ni naĂŻf, ni hypocrite, ni prude. Il consacre, entre autres passages, une bonne partie de lâIntroduzione Ă la IVĂšme journĂ©e Ă Ă©tablir, notamment par lâhistoire de Filippo Balducci et de son fils, que piĂč aver forza la natura che il suo ingegno »66. Pour autant, Boccace nâoblitĂšre nullement lâenseignement de Dante dans le Convivio lâappĂ©tit concupiscent, comme tout mouvement naturel de lâĂąme, nâest en soi ni bon ni mauvais, mais il doit ĂȘtre soumis et dirigĂ© par la droite raison ; et sur le chapitre des relations entre sexes, il nâest dâamour que si lâon a reçu et que lâon applique lâenseignement du code consignĂ© dans le De amore. Ceux qui ne respectent pas le code de lâamour tombent sous le coup dâun article de ce mĂȘme code qui stipule naturaliter sicut equus et mulus ad Veneris opera promoventur, quemadmodum impetus eis naturĂŠ demonstrat »67 [par la nature il sont poussĂ©s en avant vers les Ćuvres de VĂ©nus comme le cheval et le mulet, ainsi que le dĂ©montre le mouvement instinctif de leur nature]. 62Pour un roi, chevalier accompli, il y a lĂ un abaissement, une conduite honteuse, dĂ©shonorante, qui est exactement lâinverse de la conduite de la marquise celle-ci est, du dĂ©but Ă la fin, savia e avveduta », et du dĂ©but Ă la fin le roi disavvedutamente acceso sâera di lei ». La marquise est sage et avisĂ©e, le roi sâest sottement enflammĂ© pour elle. 63Lâadverbe disavedutamente » suggĂšre aussi que la sottise de la conduite du roi est Ă©galement condamnable du point de vue politique. Conduite condamnable Ă lâĂ©gard de la sagesse politique 68 Dec., I, 5, 16. 64Dans le texte de la nouvelle, rien nâindique que le roi se soit livrĂ© Ă un quelconque examen de conscience sur le chapitre du code de lâamour courtois. La seule information que nous livre le rĂ©cit de Fiammetta sur lâattitude du roi est cosĂŹ come disavvedutamente acceso sâera di lei, saviamente era da spegnere per onor di lui il male concetto fuoco »68. La concision de cette indication exige toutefois une analyse. 65Dans une mĂȘme phrase ainsi construite, lâopposition entre disavvedutamente » et saviamente » est Ă©vidente et forte. Les deux adverbes appartiennent au mĂȘme champ sĂ©mantique de la sagesse, de ce qui est sage et ce qui nâest pas avisĂ©. Le roi sâest enflammĂ© sottement et malencontreusement, non point certes eu Ă©gard aux mouvements naturels de lâinstinct, mais eu Ă©gard Ă ce qui convient et ce qui ne convient pas selon le code de lâamour, mais aussi eu Ă©gard Ă ce qui convient et ce qui ne convient pas Ă un roi. Il sâagit Ă prĂ©sent non de la morale individuelle mais de sagesse politique. Il apparaĂźt au roi quâil est sage dâĂ©touffer ce feu malencontreux et sot per onor di lui ». 69 Dec., I, 5, 16. 70 Dec., I, 5, 10. 66Le roi a certes perdu une occasion de montrer sa magnanimitĂ©. Mais il ne peut se permettre de se dĂ©shonorer. Ce serait une faute politique inconcevable. La marquise de Monferrat nâest pas simplement une grande dame Ă la beautĂ© exceptionnelle. Elle nâest pas simplement Ă Ă©galitĂ© de bonnes maniĂšres avec le roi Philippe Auguste est prĂ©sentĂ© comme un cosĂ fatto re », la marquise est prĂ©sentĂ©e comme une cosĂ fatta donna »69. La locution cosĂŹ fatto », Ă valeur laudative et emphatique appliquĂ©e aux deux personnages, les met sur un pied dâĂ©galitĂ©. Mais il y a autre chose. Le Monferrat est un Ă©tat fĂ©odal indĂ©pendant. En lâabsence de son Ă©poux, la marquise exerce les prĂ©rogatives souveraines du marquis, entourĂ©e et conseillĂ©e des gentilshommes de lâĂtat qui ne sont pas partis Ă la croisade fattisi chiamar di queâ buoni uomini che rimasi vâerano, a ogni cosa opportuna con lor consiglio fece ordine dare »70. Ce nâest pas simplement le triple honneur dâune femme, dâune Ă©pouse, dâun Ă©poux absent qui est en jeu. Ce qui est Ă©galement en jeu, câest un rapport diplomatique, de nature politique, entre la France en la personne de son roi et le Monferrat en la personne de celle qui le dirige. 67On se mĂ©prendrait sur la situation si lâon ne comparait pas dâune part cette nouvelle et dâautre part la nouvelle qui, au centre de la derniĂšre journĂ©e, en est le complĂ©ment pour ainsi dire inversĂ© et devient son contre-exemplum positif. 71 Dec., X, 6, 5. 72 Dec., X, 6, 7. 73 Dec., X, 6, 24. 68Il sâagit de la nouvelle du roi Carlo vecchio o ver primo »71. Le roi est Charles Ier dâAnjou, fils du roi de France Louis VIII, comte dâAnjou et du Maine et, par son mariage, comte de Provence. Au lendemain de sa victoire sur le roi Manfred battu Ă la bataille de Benevento en 1266, Charles Ier dâAnjou sâest emparĂ© du royaume de Naples et de Sicile oĂč il rĂ©gna de 1266 jusquâĂ sa mort en 1285. AprĂšs la rĂ©volte des VĂȘpres siciliennes de 1282, encouragĂ©e par Pierre III dâAragon, Charles Ier dut abandonner la Sicile Ă Pierre III. Dans la nouvelle, qui est Ă nouveau racontĂ©e par Fiammetta â ce nâest ni un hasard, ni un dĂ©tail insignifiant â, le roi Charles Ier connaĂźt le mĂȘme dĂ©sir insensĂ© que Philippe Auguste. Charles Ier reçoit lâhospitalitĂ© dâun chevalier, messer Neri degli Uberti qui, bien quâĂ©tant di parte avversa alla sua »72 câest-Ă -dire un gibelin qui avait quittĂ© Florence alors que Charles Ier faisait figure de chef du parti adverse guelfe, le traite avec grands honneurs. Le roi est pris dâun ardent dĂ©sir pour la trĂšs grande beautĂ© des filles du chevalier, Ginevra la bella » et Isotta la bionda ». Le chevalier nâest pas assez riche pour doter ses filles comme il conviendrait et les garde chez lui. Charles Ier sĂŹ nellâamorose panie sâinvescĂČ, che quasi a altro pensar non poteva »73. 74 Dec., X, 6, 1. 69En Ă©cho â ce nâest ni un hasard, ni un dĂ©tail insignifiant â Ă la rubrica de la nouvelle de la marquise de Monferrat qui mentionne le folle amore » du roi Philippe Auguste, la rubrica de la nouvelle 6 de la derniĂšre journĂ©e mentionne le folle pensiero »74 du roi Charles Ier, expression dans laquelle pensiero » traduit le terme cogitatio » de la dĂ©finition de lâamour selon le De amore passio quĂŠdam innata procedens ex visione et immoderata cogitatione formĂŠ alterius sexus ». 75 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1519, note 9. 70Le roi Charles Ier sâen ouvre au comte Gui de Montfort, un des plus grands seigneurs de la cour mais aussi un personnage politique important et influent, qui fut vicaire de Charles Ier en Toscane en 127075. Le roi reçoit une leçon de sagesse politique, qui sâapplique en tout point Ă la conduite condamnable du roi Philippe Auguste. 71Le comte Gui commence par placer lâaffaire dans lâordre de la conduite du personnage royal 76 Dec., X, 6, 26. Monsignore, io ho gran maraviglia di ciĂČ che voi mi dite, e tanto ne lâho maggiore che un altro non avrebbe, quanto mi par meglio dalla vostra fanciullezza infino a questo dĂŹ avere i vostri costumi conosciuti che alcun 77 Dec., X, 6, 28. 72Le comte Gui fait, avec tact, usage de la figure de rhĂ©torique de la prĂ©tĂ©rition en poursuivant ainsi E se a me di ciĂČ cadesse il riprendervi, io so bene ciĂČ che io ve ne direi »77. 73Gui de Montfort place aussitĂŽt lâaffaire dans lâordre de la politique et fait ainsi ses remontrances au roi 78 Dec., X, 6, 28. avendo riguardo che voi ancora siete con lâarme indosso [âŠ] e tutto occupato di grandissime sollicitudini e dâalto affare [âŠ] e intra tante cose abbiate fatto luogo al lusinghevole 79 Dec., X, 6, 29. 80 Ibidem. 74Le comte Gui poursuit par lâargument de la pusillanimitĂ© qui jure avec la magnanimitĂ© que lâon attend dâun grand roi Questo non Ăš atto di re magnanimo anzi dâun pusillanimo giovinetto »79. DĂšs lors quâil sâagit de la vertu dâun roi, le dĂ©bat sur la magnanimitĂ© ou la pusillanimitĂ© passe du terrain de lâĂ©thique individuelle Ă celui de la politique. Ce tournant de lâargumentation ayant Ă©tĂ© pris, le comte condamne la dĂ©loyautĂ© de Charles Ier qui nâhĂ©siterait pas Ă violer les lois de lâhospitalitĂ© dâun chevalier il quale in casa sua [âŠ] vâha onorato »80. Il rappelle le dĂ©sastreux exemplum des violences que le roi Manfred fit subir aux femmes cette conduite a ouvert Ă Charles Ier la voie pour sâemparer du royaume de Naples. 75La conclusion de lâargumentation et du discours du comte Gui est une claire leçon de politique Ă un roi 81 Dec., X, 6, 30. Qual tradimento si commise giĂ mai piĂč degno dâeterno supplicio, che saria questo, che voi a colui che vâonora togliate il suo onore [âŠ] che si direbbe di voi se voi il faceste ?81 82 Dec., X, 6, 31. 83 Dec., X, 6, 32. 76Gui de Montfort en appelle au tribunal de la renommĂ©e, de lâhistoire, de la gloire et termine en portant le dĂ©bat sur la question de savoir ce que doit ĂȘtre la conduite dâun roi juste Ora Ăš questa della giustizia del re [âŠ] ? »82. Sa pĂ©roraison est une vĂ©ritable sentence e per ciĂČ voi, che avete gli altri a correggere, vincete voi medesimo e questo appetito raffrenate, nĂ© vogliate con cosĂŹ fatta macchia ciĂČ che gloriosamente acquistato avete guastare »83. 77La comparaison entre lâissue de lâhistoire du roi Philippe Auguste et celle du roi Charles Ier est Ă©clairante tous deux ont Ă©tĂ© en proie Ă un appetito ». Charles Ier a pris conseil auprĂšs dâun personnage politique qui, loin de lui infliger un sermon moralisateur lâa mis en face de ses devoirs politiques. Philippe Auguste, pourtant entourĂ© dâune petite troupe de gentilshommes, nâa consultĂ© aucun conseiller la concision de notre nouvelle met parfaitement en scĂšne ce refus de parole. Pourtant, le roi Philippe Auguste ne peut se permettre de se conduire comme un simple individu. Il est roi. Comprenant quâil sâest fourvoyĂ© et quâil nâa rien Ă espĂ©rer, il parvient par lui-mĂȘme Ă la conclusion pratique que Gui de Montfort dictera au roi Charles Ier 84 Dec., I, 5, 16. accorsesi che invano con cosĂ fatta donna parole si gitterebbono e che forza non vâavea luogo ; per che cosĂ come disavedutamente acceso sâera di lei, saviamente era da spegnere per onor di lui il male concetto 78Entre le roi Philippe Auguste et le roi Charles Ier, il reste toutefois une diffĂ©rence politique importante en matiĂšre de magnanimitĂ©. Ă la fin de lâhistoire, le roi Charles Ier fait preuve de grandeur 85 Dec., X, 6, 34. tornato il re a Napoli, sĂŹ per torre a sĂ© materia dâoperar vilmente alcuna cosa e sĂŹ per premiare il cavaliere dello onore ricevuto da lui, quantunque duro gli fosse il fare altrui possessor di quello che egli sommamente per sĂ© disiderava, nondimen si dispose di voler maritare le due giovani, e non come figliuole di messer Neri ma come 79Cette grandeur fait dĂ©faut au roi Philippe Auguste qui donne Ă son histoire une fin sous le signe du dĂ©part prĂ©cipitĂ© et honteux, sous le signe de la petitesse 86 Dec., I, 5, 17. e, finito il desinare, acciĂČ che il presto partirsi ricoprisse la sua disonesta venuta, ringraziatala dellâonor ricevuto da lei, accomandandolo ella a Dio, a Genova se nâ 80Câest ainsi que sâachĂšve sĂšchement la nouvelle. 81Il est vraisemblable que Boccace a voulu donner le beau rĂŽle au roi de Naples, pour sa fonction plus que pour sa personne on sait que Boccace a gardĂ© sa vie durant une tendresse pour la cour de Naples et lâa exprimĂ©e dans son Ćuvre en maints endroits. Il est toutefois douteux que la signification de ce choix soit limitĂ©e Ă lâordre du vĂ©cu et de lâaffectivitĂ© de lâauteur. Haut de page Notes 1 Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, a cura di Vittore Branca, vol. IV, Decameron, a cura di Vittore Branca, Milano, Mondadori, âI Classici Mondadoriâ, 1976, I, 5, pp. 63-66. 2 Dans lâĂ©dition citĂ©e ci-dessus, nouvelle trĂšs brĂšve une page et demi I, 9 ; nouvelles brĂšves entre trois et cinq pages et demi, par ordre de longueur croissante I, 6 et I, 8 ; I, 3 et I, 5 ; I, 10 ; I, 4 ; I, 2 ; I, 7 ; seule la premiĂšre nouvelle de la journĂ©e, la nouvelle du scĂ©lĂ©rat ser Cepparello, occupe quinze pages et demi. 3 Dec., I, 5, 14. 4 Dec., I, 5, 15. 5 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1026, note 1. 6 Dec., I, 5, 9 et 12. 7 Dec., I, 5, 15. 8 Mario Baratto, RealtĂ e stile nel Decameron », Roma, Editori Riuniti, 1993 2a, p. 231. 9 Vittore Branca, Decameron,cit., p. 1024, note 4. 10 Dec., I, 5, 1. 11 Dec., I, 5, 2. 12 Dec., I, 5, 3. 13 Selon les prĂ©ceptes de la rhĂ©torique mĂ©diĂ©vale, lâĆuvre ou le discours sermo » doit sâouvrir par une sentence de dĂ©part, prise Ă une âauctoritasâ opus illustrant proverbia », Ă©crit Geoffroy de Vinsauf ; a proverbio sumitur initium » dit un autre prĂ©cepte, cf. Les arts poĂ©tiques des XIIe et XIIIe siĂšcles, Ă©ditĂ©s par Edmond Faral, Paris, Champion, 1923, p. 267. 14 Dec., I, 5, 4. 15 Ibidem. Câest nous qui soulignons. 16 Aristote, RhĂ©torique, livre premier, chapitres I-III. 17 Ernst Robert Curtius, La littĂ©rature europĂ©enne et le Moyen Ăge latin, traduction française, Paris, 1956, p. 237 et p. 555. 18 Mario Baratto, op. cit., p. 331. 19 Cf. RenĂ© Stella, La fonction narrative de lâauberge dans le âDĂ©camĂ©ronâ, in Auberges, hĂŽtels et autres lieux dâĂ©tapes, UniversitĂ© de Provence, Cahiers dâĂtudes Romanes », n°17, vol. 1, pp. 21-90. 20 Decameron, cit., I, Introduzione, 4. 21 Christian Bec, PrĂ©cis de littĂ©rature italienne, Paris, 1995 2e Ă©d., p. 69. 22 Ibidem, p. 67. 23 Dante, De vulgari eloquentia, livre II, chapitre IV, paragraphes 5-6. 24 Sur la tripartition stylistique au Moyen Ăge et dans lâĆuvre de Dante, cf. Pier Vincenzo Mengaldo, in Enciclopedia dantesca, diretta da Umberto Bosco, Roma, Istituto della Enciclopedia italiana, vol. V, 1976, article Stili, Dottrina degli, pp. 435-438. 25 Michel Jarrety sous la direction de, Lexique des termes littĂ©raires, Paris, Librairie GĂ©nĂ©rale Française, âLe Livre de Pocheâ, 2001, article argumentation, p. 40. 26 Dante Alighieri, Inferno, III, 59-60. Câest nous qui soulignons. 27 Dante Alighieri, Vita nuova, XX, 3-5. 28 Ibidem, XXVI, 5-7. 29 Dec., I, 5, 5. 30 Ibidem. 31 Dec., I, 5, 6. 32 Dec., I, 5, 7-8. 33 Dec., I, 5, 16. Cf. Vittore Branca non era possibile, non era il caso di usar violenza, di insistere fino alla violenza », Vittore Branca, Decameron,cit., p. 1026, note 3. 34 Dec., X, 6, 29-31. Câest nous qui soulignons. 35 Fiore, LXVIII, 4 ; CLXI, 9. 36 II, 7, 1107b, 22. 37 Domenico Consoli, in Enciclopedia dantesca, diretta da Umberto Bosco, Roma, Istituto della Enciclopedia italiana, vol. III, 1971, article Magna-nimo, pp. 768-769. 38 Cf. John A. Scott, Dante magnanimo. Studi sulla Commedia », Firenze, Olschki, 1977. 39 Eth. IV lect. VIII, n. 736, citĂ© par Domenico Consoli,art. cit., p. 768. 40 Dante, Convivio, IV, XXVI, 5. 41 CitĂ© par Domenico Consoli,art. cit., p. 768. 42 Dec., I, 5, 7. 43 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1025, note 5. 44 Dec., VIII, 10, 10. 45 Dec., II, 5, 3. 46 Dec., I, 5, 6. 47 Dec., I, 5, 9. 48 IV, III, § 2. 49 Dec., I, 5, 4. Câest nous qui soulignons. 50 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1024, note 5. 51 Dante Alighieri, Inferno, V, 103. 52 Dec., I, 5, 7. Câest nous qui soulignons. 53 Andrea Cappellano, De amore, a cura di Graziano Ruffini, Milano, Guando, 1980, p. 6. 54 Dante Alighieri, Convivio, IV, XXVI, 6. 55 Dante Alighieri, Inferno, V, 38-39. 56 Dante Alighieri, Vita nuova, II, 9. 57 Ibidem, XXXIX, 2. 58 Ibidem. 59 CitĂ© par Umberto Bosco e Giovanni Reggio, in Dante Alighieri, Inferno, a cura di Umberto Bosco e Giovanni Reggio, Firenze, Le Monnier, 1979, p. 74, note Ă Inf. V, 39. 60 Dante Alighieri, Paradiso, VIII, 2 Riferito allâamore si puĂČ quasi considerare termine âtecnicoâ cfr. il prv. folor che troviamo nei vv. Occitanici messi in bocca ad Arnaldo Daniello, in Pg XXVI 143 per indicare lâamore che porta alla follia, quello di coloro âche la ragion sommettono al talentoâ If V 39, e si contrappone, nella lirica trobadorica, al fin amor ». 61 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 284. 62 Ibidem, p. 14. 63 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 103. 64 Ibidem, p. 114. 65 Dec., I, 5, 16. 66 Dec., Giornata IV, Introduzione, 29. 67 Andrea Cappellano, De amore, cit., p. 212. 68 Dec., I, 5, 16. 69 Dec., I, 5, 16. 70 Dec., I, 5, 10. 71 Dec., X, 6, 5. 72 Dec., X, 6, 7. 73 Dec., X, 6, 24. 74 Dec., X, 6, 1. 75 Vittore Branca, Decameron, cit., p. 1519, note 9. 76 Dec., X, 6, 26. 77 Dec., X, 6, 28. 78 Dec., X, 6, 28. 79 Dec., X, 6, 29. 80 Ibidem. 81 Dec., X, 6, 30. 82 Dec., X, 6, 31. 83 Dec., X, 6, 32. 84 Dec., I, 5, 16. 85 Dec., X, 6, 34. 86 Dec., I, 5, de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier RenĂ© Stella, Quand de bonnes maniĂšres couvrent une mauvaise conduite Decameron, I, 5 », Italies, 11 2007, 57-86. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique RenĂ© Stella, Quand de bonnes maniĂšres couvrent une mauvaise conduite Decameron, I, 5 », Italies [En ligne], 11 2007, mis en ligne le 09 juillet 2009, consultĂ© le 23 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur RenĂ© Stella UniversitĂ© de Provence Articles du mĂȘme auteur Haut de page
CaGt54 . 32rpvz5irr.pages.dev/197 32rpvz5irr.pages.dev/377 32rpvz5irr.pages.dev/44 32rpvz5irr.pages.dev/52 32rpvz5irr.pages.dev/331 32rpvz5irr.pages.dev/98 32rpvz5irr.pages.dev/127 32rpvz5irr.pages.dev/344
de maniere courtoise en ayant les bonnes manieres